Début septembre, j’ai eu l’honneur d’organiser, en collaboration avec Edentauto Toyota Toulouse et des propriétaires privés, une grande exposition sur l’histoire de Toyota au Salon Auto Moto Classic de Toulouse.
Tout a commencé par une rencontre avec Alain lors d’un rassemblement de voitures auquel j’ai participé avec la petite bombe : la Toyota GR Yaris. J’étais en train de contempler deux anciens Land Cruiser lorsque ce passionné de la marque Toyota est venu amorcer la discussion. Nous avons échangé autour de l’automobile, de Toyota, de ses raisons d’amour pour la marque, et il m’a évoqué un souhait : celui de mettre en avant la marque Toyota, qui possède une riche histoire pourtant méconnue dans nos contrées. L’idée d’une exposition a émergé, et je suis reparti avec la conviction profonde qu’il y avait quelque chose à faire. J’ai alors partagé cette idée avec les équipes d’Edenauto Toyota. Ils ont accueilli cette idée avec enthousiasme, et cela tombait bien, car ils devaient organiser un événement autour de Gazoo Racing. Sans hésitation, nous avons pris rendez-vous avec l’organisation du salon début janvier pour établir les lignes directrices de cette exposition. L’histoire de Toyota sera mise en avant, c’est certain, mais quelle partie de cette riche aventure industrielle allions-nous mettre en lumière ? Nous avons décidé de raconter à la fois l’histoire de Toyota dans le sport automobile et son histoire dans le tout-terrain. Deux domaines passionnants qui racontent également comment le géant japonais a pu conquérir les différents marchés du monde entier. Les 4×4 ont permis d’investir des marchés reculés en prouvant leur robustesse, tandis que les véhicules sportifs ont servi à faire connaître la marque et à susciter de l’émotion. Surtout, ces deux pans de l’histoire de Toyota sont toujours représentés dans la gamme actuelle.
Une feuille de route est établie, nous voyons les choses en grand, et nous souhaitons raconter les grandes étapes du sport automobile et du tout-terrain à la sauce Toyota. (À redécouvrir : l’histoire du sport automobile chez Toyota).
Avec l’aide d’Alain et de ses amis, j’ai pu sélectionner 10 voitures anciennes : 5 sportives et 5 tout-terrain représentatives de cette épopée. Une exposition historique ne serait rien sans une pièce d’exception par laquelle tout a commencé.
Les équipes d’Edenauto ont réussi à obtenir l’accord de Toyota France pour exposer une incroyable Toyota 2000 GT. Une voiture qui ne parle pas à tous les passionnés, mais qui est pourtant la première voiture de sport japonaise de l’histoire, celle qui a déclenché la fibre sportive chez de nombreux constructeurs. Pour couronner le tout, deux véhicules modernes ont fait le lien avec l’histoire. D’un côté, un Toyota Hilux Heritage qui célèbre les 55 ans de ce pick-up mythique, de l’autre, la Toyota GR Supra dans sa déclinaison boîte manuelle qui perpétue un nom emblématique. Je vous propose donc de découvrir une à une les voitures présentes sur le stand lors du salon.
La Toyota 2000GT a fait sensation lors de son dévoilement au salon de l’automobile de Tokyo en 1965. Elle entre dans l’histoire comme étant la première sportive d’exception japonaise capable de rivaliser avec les belles italiennes et anglaises grâce à son moteur 6 cylindres en ligne développé par Yamaha. Son design futuriste a attiré l’attention du célèbre producteur Albert R. ‘Cubby’ Broccoli, qui l’a choisie pour apparaître dans “On ne vit que deux fois”, devenant ainsi légendaire (l’histoire est ici). Cette supercar japonaise continue d’être une icône de design sophistiqué et d’aventure, appréciée des fans de James Bond et des amateurs de voitures classiques. Pour le tournage, deux versions roadster ont été spécialement créées, permettant ainsi à l’acteur de pouvoir s’y installer et faisant de la 2000GT décapotable un modèle unique dans l’histoire de Toyota. Le succès du film a permis à la marque de développer sa notoriété en Europe et aux États-Unis.
J’ai eu l’immense chance de pouvoir photographier à l’extérieur, cette voiture d’exception lors de son déchargement (toutes les photos sont à retrouver ici).
Dans la continuité de la Toyota Sport 800 et de la 2000 GT, le constructeur a lancé en 1970 une toute nouvelle sportive axée sur le style et le plaisir de conduire : la Celica. Le modèle a évolué et dès 1973, la Celica était proposée en carrosserie liftback (RA28), comme une certaine Mustang. Maniable et facile à piloter, elle avait une véritable vocation pour le rallye avec de nombreuses participations en compétition. Pour la saison 1977, Toyota Europe a confié à Bob Neyret le championnat français des rallyes, avec l’engagement de 5 Toyota Celica RA28 sous la bannière du Team Aseptogyl pour le Tour de Corse. Cette équipe a servi de tremplin pour les femmes pilotes, telles que Marianne Hoepfner (future épouse de Jean-Louis Trintignant), et a engagé cette rare Celica RA28 sur plusieurs rallyes jusqu’en 1980. Après une restauration initiée dans les années 2000, son moteur 4 cylindres de 170 ch est retourné sur la piste en 2019, avec une participation au Tour de Corse historique, sous les yeux émerveillés de Bob Neyret.
La Toyota Celica-Supra MK2 est une étape importante dans le développement de la gamme sportive de Toyota. Elle a été introduite en 1978, quelques années après le lancement de la Celica. Son nom révèle son lien avec la Celica, dont elle partage la plateforme, bien que celle-ci ait été modifiée pour accueillir exclusivement des moteurs 6 cylindres en ligne. La Supra, dont le nom signifie “au-dessus” en latin, occupait le sommet de la gamme et était considérée comme l’héritière spirituelle de la légendaire 2000 GT. Elle a fait son entrée sur le marché européen pour la première fois avec la deuxième génération, apparue en 1981. Ses phares escamotables, son moteur 6 cylindres en ligne de 170 ch et son architecture propulsion ont établi les bases d’une lignée de voitures mythiques. La Celica-Supra MK2 a quitté le marché en 1985, marquant la fin de l’utilisation de l’appellation Celica pour cette série.
“Une étoile venue du Japon”, tel était le slogan de la presse lors du lancement de la Celica en France dans les années 1970. Cette étoile montante a accompagné l’histoire de Toyota en sport automobile jusque dans les années 90. Pendant cette période, le Toyota Team Europe, dirigé par Ove Anderson, avait pour mission de mettre fin à la suprématie des constructeurs italiens en WRC. La Celica a brillé à maintes reprises grâce à son moteur Turbo et sa transmission intégrale GT-Four. Elle a tout raflé sur son passage avec deux titres constructeurs en 1993 et 1994, ainsi que quatre titres pilotes en 1990, 1991, 1993 et 1994, remportés par les célèbres Carlos Sainz, Juha Kankkunen et Didier Auriol. Les versions de route, comme la ST182, ont bénéficié du prestige des modèles de compétition et ont contribué à renforcer l’image sportive de Toyota. Au volant de cette icône, l’âme d’un pilote de rallye se révèle en vous.
En 1984, Toyota a élargi sa gamme de sportives avec une nouvelle approche. La MR2 est devenue la première voiture japonaise de l’histoire à proposer une architecture propulsion avec un moteur en position centrale arrière. Ses concepteurs ont souhaité offrir une voiture abordable et facile à conduire, permettant à chacun d’explorer ses limites et de vivre une expérience exaltante au volant. Bien que la première génération n’ait jamais été commercialisée en Europe, la version MK2 de 1989 a franchi les frontières avec une nouvelle vision. Sa silhouette plus imposante, agrémentée de phares escamotables et d’ouïes latérales pour le refroidissement du moteur, rappelle les Ferrari de l’époque, ce qui lui a valu le surnom de « Baby Ferrari » dans la presse anglaise. Cette génération a connu de nombreuses évolutions et a été proposée avec plusieurs motorisations 4 cylindres. Cet exemplaire de 1992 est équipé du moteur le plus puissant, doté d’un turbo, qui développe 225 ch et qui lui permet d’atteindre une vitesse de pointe de 250 km/h. Dans les pays francophones, la MR2 a été renommée MR pour des raisons évidentes de prononciation.
La Toyota Supra est revenue en 1993 pour une quatrième génération emblématique. Fidèle à ses origines, elle a conservé l’architecture propulsion avec un moteur 6 cylindres en ligne. Équipée du fameux moteur 2JZ, elle était officiellement limitée à 280 ch au Japon en raison d’un accord tacite conclu par les constructeurs japonais en 1989 (Gentleman’s Agreement) qui visait à limiter la puissance de leurs véhicules afin de réduire les accidents de la route. Cependant, dans la réalité, ce moteur développait plus de 330 ch sur d’autres marchés, et sa conception robuste a permis à de nombreux préparateurs d’atteindre des niveaux de puissance inavouables, dépassant souvent les quatre chiffres. Célèbre pour ses performances exceptionnelles et son design bestial, une fois préparée, la Supra est définitivement entrée dans la culture populaire grâce à ses apparitions dans le jeu vidéo Gran Turismo et la célèbre saga “Fast and Furious”. Elle reste une référence incontournable dans l’histoire de Toyota et continue de susciter le rêve de nombreux amateurs de voitures de sport.
En 2019, Toyota a présenté la nouvelle GR Supra, marquant ainsi le retour d’une légende et le début d’une nouvelle ère pour le sport automobile. Il s’agit de la première voiture de sport de la nouvelle gamme GAZOO Racing, offrant des voitures passionnantes à conduire. Cette nouvelle Supra ne renie pas ses origines, restant fidèle à l’architecture propulsion et au moteur 6 cylindres en ligne de 3,0 litres. Au début de l’année 2023, Toyota a créé l’événement auprès des amateurs de pilotage et des passionnés de voitures en proposant une transmission manuelle inédite à 6 rapports et des réglages châssis plus sportifs. La GR Supra devient ainsi plus que jamais une voiture de sport authentique axée sur le plaisir de conduire (À redécouvrir : l’essai de la Toyota GR Supra)
Dans le Japon de l’après-guerre en pleine reconstruction, la nécessité d’un véhicule tout-terrain solide pour l’administration japonaise a conduit à la naissance du Toyota Land Cruiser. C’est en 1951 que voit le jour l’ancêtre de tous les Land Cruiser. Sous sa carrosserie de type « Jeep », se cachent un châssis et un moteur de camion. La robustesse du Land Cruiser en a fait un atout de conquête pour Toyota, qui a pu s’implanter sur de nombreux nouveaux marchés afin d’asseoir sa réputation de fiabilité avant l’importation des autres voitures de la gamme. Le Land Cruiser est ainsi devenu le premier véhicule Toyota à s’exporter en dehors du Japon, marquant une étape importante dans l’histoire de la marque. C’est une véritable légende qui a su répondre aux besoins les plus exigeants à travers les jungles, les déserts et les sentiers du monde entier. Le modèle présenté ici est un Serie 4 (la 3e génération) de 1964 en configuration tray-back originaire d’Australie. Dans un état d’origine parfait, il est le plus ancien Land Cruiser de cette génération en Europe.
Grâce à sa fiabilité et à sa robustesse, le Land Cruiser a rapidement été choisi pour participer à différents raids internationaux. La célèbre course du Paris-Dakar a été le terrain de jeu de nombreux Land Cruiser, dont cet exceptionnel HJ45 qui a participé à deux reprises, en 1981 et en 1998. Cette histoire est riche et locale, car ce véhicule a été acheté neuf au Garage Laville par l’entrepreneur toulousain, Claude Malet, en 1980. Après une préparation intensive, il a participé à son premier Paris-Dakar en 1981, terminant à la 40e place. Par la suite, ce Land Cruiser est retourné à ses fonctions utilitaires et a été utilisé sur les chantiers de l’usine nucléaire de Golfech. Il est de nouveau engagé par la famille Malet pour le Paris-Dakar de 1998. Il a malheureusement dû abandonner avant d’être remisé, puis acheté en mauvais état en 2005 par son actuel propriétaire. En 2007, une remise en état de la carrosserie a été effectuée par les Compagnons du Devoir, tout en conservant la mécanique d’origine.
Dès le début de l’existence du Land Cruiser, Toyota a compris qu’une clientèle civile existait pour des véhicules de cette trempe. Le Land Cruiser a donc rapidement été proposé en de nombreuses déclinaisons, mais c’est surtout l’apparition de la version Station Wagon (FJ28V) en 1954 qui a lancé une nouvelle histoire. Pressentant un marché pour des véhicules tout-terrain plus cossus, Toyota a lancé en 1967, en parallèle de la Série 4, le Land Cruiser Station Wagon Série 5. Derrière son apparence plus statutaire, il respecte l’ADN du modèle avec une fiabilité à toute épreuve et des capacités de franchissement toujours au sommet. En 1980, apparaît la nouvelle génération dénommée Série 6, qui s’illustre dans de nombreux rallyes-raids. Sa ligne se modernise, son habitacle devient plus raffiné, et il propose pour la première fois des moteurs diesel, comme cet HJ61 équipé d’un moteur 6 cylindres en ligne turbo diesel de 136 ch.
Fidèle à sa vision d’innovation, Toyota a anticipé l’émergence d’un nouveau marché à l’aube des années 1990. Alors que la population mondiale quittait les campagnes pour s’installer en ville, le besoin d’aventure demeurait irrésistible. Ainsi, en 1989, Toyota a dévoilé au Salon de Tokyo le concept RAV-Four (Recreational Active Vehicle with 4-wheel drive) qui deviendra le RAV4 en 1994. Il lance ainsi la tendance des SUV compacts modernes qui offrent le meilleur des deux mondes entre le 4×4 et la berline. Le RAV4 a introduit en série une transmission intégrale permanente héritée de la Celica GT-Four, tout en innovant avec son comportement routier moderne et confortable, rendu possible grâce à l’adoption d’une carrosserie monocoque et de quatre roues indépendantes. C’était une première ! Ses nombreuses déclinaisons ainsi que son design réussi et coloré en ont rapidement fait un succès dans toutes les villes. (À redécouvrir : l’histoire complète de ce précurseur)
Le pick-up a toujours été le meilleur allié des agriculteurs, artisans et commerçants qui souhaitent transporter de lourdes charges. Dès 1947, Toyota a inclus des dérivés pick-up dans sa gamme japonaise, mais avec l’essor de nouveaux marchés, il était nécessaire de proposer un produit mondial. C’est ainsi qu’est né en 1968 le Toyota Hilux. Sa robustesse et sa fiabilité à toute épreuve l’ont amené à affronter les climats et les terrains les plus hostiles. Du grand froid de l’Antarctique au désert en passant par la jungle, le Hilux n’a cessé de rendre de loyaux services, tout en s’améliorant de génération en génération. En 2003, le Hilux a fait sensation dans la célèbre émission Top Gear UK en demeurant en état de fonctionnement après avoir été pratiquement détruit. Surnommé “l’indestructible”, il se présente devant vous dans sa 6e génération.
Depuis plus de 55 ans, il incarne la robustesse, la polyvalence, la qualité, la durabilité et la fiabilité. Dominateur de son segment, l’Hilux s’affirme comme le pick-up le plus vendu au monde avec plus de 18 millions d’exemplaires depuis 1968. La série spéciale HERITAGE s’adresse aux fervents admirateurs de ce modèle, qu’ils l’aient choisi pour leurs loisirs ou en tant qu’outil de travail indispensable. Elle met en lumière toutes les qualités emblématiques du Hilux, sans le moindre compromis, en proposant une gamme complète d’équipements et d’accessoires attendus. (À redécouvrir : l’essai du Toyota Hilux)
C’est ici que l’histoire que nous avons voulu raconter prend fin. J’espère que l’exposition a plu à ceux qui ont pu venir au Salon et que ceux qui n’ont pas pu assister ont apprécié cette synthèse historique.
Merci infiniment à Alain, à ses amis, aux équipes d’Edenauto Toyota, notamment Laurie, Flavie, Alexa et Guillaume, ainsi qu’à Toyota France pour avoir rendu possible cette grande exposition unique en France !
Plongez au cœur d’un endroit insolite rempli de belles voitures au cœur de la capitale allemande.
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