L’aventure d’un précurseur : l’histoire du Toyota RAV4

Si les transmissions intégrales existent depuis le début de l’automobile, notamment, avec la Lohner-Porsche Semper Virus, son essor trouve sa source pendant la Seconde Guerre mondiale et la très connue Jeep Willys. Un véhicule rudimentaire qui inspirera très vite de nouveaux constructeurs comme Land Rover et même Toyota avec le Land Cruiser. Des véhicules qui laissent de côté les routes traditionnelles, ils n’y sont de toute façon pas très à l’aise, pour s’aventurer sur les chemins accidentés. Une catégorie qui restera assez marginale dans la production mondiale et avant tout destinée au marché américain avec le développement des pickups. Pourtant au sein de cette catégorie de niche, deux incontournables vont être créés : le 4×4 de luxe avec le Range Rover dans les années 1970 et le SUV urbain avec le RAV4 dans les années 1990. 

Remontons à 1989, Toyota présente au Salon de Tokyo, un concept de petit 4×4, une sorte de Land Cruiser en réduction avec sa roue de secours visible, mais avec un supplément de jovialité véhiculé par son kit carrosserie en plastique. Un nom de code, RAV-Four qui signifie (Recreational Active Vehicle with 4-wheel drive ; littéralement véhicules de loisir actif à 4 roues motrices). Un concept proche de la réalité qui annonce la voie, celle d’un véhicule unique à destination de la population urbaine en quête de nouvelles aventures.

La naissance d’un genre

En 1993, au même salon, est présentée la version définitive de celui qui va devenir un bestseller. Le Fun Cruiser, son premier nom commercial qui sera très vite abandonné à cause d’un litige avec un autre constructeur, est présenté uniquement en 3 portes et ne ressemble à aucun autre avec ses couleurs flashy. Sa fiche technique est inédite avec une carrosserie monocoque d’une longueur de seulement 3.69m, c’est moins qu’une Yaris ! Il adopte en série d’une transmission intégrale permanente issue de l’incroyable Celica GT-Four et surtout de 4 roues indépendantes. Fini l’essieu arrière rigide, le RAV4 adopte une solution qui va révolutionner le segment. Les SUV peuvent désormais bénéficier d’un comportement routier, moderne et confortable. D’ailleurs, il sera possible dès 1996 d’opter pour une version traction, preuve qu’il est destiné avant tout à la route.

Avec son moteur essence 2.0 de 121 ch, il ne manque pas de tonus et c’est un succès rapide qui s’arrache aux quatre coins du monde. Une nouvelle mode est lancée de Tokyo, à New York en passant par notre belle ville rose. Un succès qui pousse Toyota à développer de nouvelles versions. Une version 5 portes pour les familles, une version cabriolet pour accentuer son côté ludique et même une version électrique ! Un projet en avance sur son temps qui était destiné aux administrations et flottes pour le marché américain et plus particulièrement en Californie avec sa loi sur les véhicules à zéro émission. Quelques exemplaires ont pu être achetés par des particuliers.

Un renouvellement réussi

On dit toujours qu’un bestseller est difficile à renouveler, pourtant à l’approche du nouveau millénaire Toyota dévoile la deuxième génération. Plus longue elle reste fidèle à sa philosophie en étant déclinée en 3 et 5 portes. La transmission intégrale permanente est toujours présente et propose deux moteurs essence. Un 1.8 de 123ch et le 2.0 de 150ch.

Malgré l’apparition de nouveaux concurrents comme le Land Rover Freelander ou le Honda CR-V, le RAV4 continue d’accroitre ses ventes et l’apparition du moteur diesel en 2001 donne un coup de boost sur notre marché.

Les goûts changent et comme nous, le RAV4 grandit au fil des années. La troisième génération, présentée en 2006, marque l’abandon de la version 3 portes. Les jeunes ont grandi et sont devenus des parents qui souhaitent toujours garder une voiture ludique pour transporter leur famille. Le RAV4 troisième du nom s’allonge encore de 19 cm et développe encore plus son offre de motorisation. Quatre essences seront proposées sur différents marchés et un bloc diesel 2.2. Le design est une évolution en douceur de la deuxième génération mais sous le châssis, c’est une petite révolution avec l’abandon de la transmission intégrale permanente au profit d’un système qui s’accouple électroniquement en fonction des conditions. En temps normal c’est une traction, mais quand les besoins se font sentir, en fonction de l’adhérence et de la vitesse, les roues arrière viennent en renfort.

Cette génération voit aussi apparaître une version électrique, toujours pour les Etats-Unis avec les mêmes raisons que pour la première génération.

Le début de l’électrification

Un véhicule visionnaire qui annonce la prochaine génération. Les anciennes générations avaient des versions dotées d’un empattement long pour certains marchés, mais pour cette quatrième itération, le RAV4 adopte les mêmes dimensions pour tous les pays (+23.5 cm en longueur). Son style s’éloigne des anciens RAV4 pour se rapprocher de la gamme contemporaine et de l’Auris. Au départ proposé avec deux moteurs essence et deux moteurs diesel, il franchit le pas de l’électrification en grande série en 2016 en adoptant le système hybride Toyota. Premier SUV compact hybride du constructeur, il redonne de l’élan à sa carrière, comme l’a fait la version diesel en son temps. Sa consommation record autour des 6.0L au 100 km pour 197 ch et une fiabilité à toute épreuve en font des atouts indéniables qui poussent le constructeur à ne proposer que cette motorisation sur la cinquième et actuelle génération lancée en 2019.

Cette nouvelle monture revient plus forte que jamais avec une conception moderne autour de la nouvelle plateforme TNGA assurant une meilleure rigidité et donc plus de maniabilité et de sécurité. Le style n’est pas en reste en devenant plus charismatique et en se démarquant du reste de la gamme. L’esprit d’aventure reprend le dessus en respectant la nature avec sa motorisation hybride de 218 ch, en traction. Pour s’aventurer hors des sentiers battus, il peut se doter d’une version quatre roues motrices intelligentes de 222 ch, assurée par un deuxième moteur électrique et donc sans liaison mécanique. Un système que l’on retrouve sur le petit frère, le Yaris Cross (lire essai).

Enfin, le RAV4 ne cesse de se réinventer pour continuer à transporter et à faire vivre le frisson de l’aventure à un plus grand nombre. Une inédite version hybride rechargeable est venue compléter l’offre avec une puissance exceptionnelle de 306 ch et des performances jamais vue auparavant, avec un 0 à 100km/h en 6.2 s. Il est le SUV le plus efficient de sa catégorie en pouvant circuler en 100% électrique pendant 75 km. Une version alléchante que vous pouvez découvrir dans le dernier essai.

Un succès mérité

Une énième évolution qui montre que le RAV4 a su, non seulement créer un segment et une mode, mais a aussi réussi à innover et à s’adapter aux nouvelles tendances. Ce n’est pas pour rien que le RAV4 truste le sommet des ventes des SUV dans le monde et même le top quatre des voitures de tourisme, tous véhicules confondus en 2019. Une performance incroyable pour un morceau de l’histoire automobile. Je me prends à rêver d’une nouvelle version trois portes… en attendant, je me console avec la dernière GR Yaris, elle aussi en 4 roues motrices (lire essai).

Remerciements

Cet article a été réalisé en collaboration avec Edenauto Toyota. Si vous souhaitez en savoir plus sur la gamme RAV4, n’hésitez pas à contacter Edenauto Toyota Toulouse. Une équipe de passionnés sera à votre écoute : 

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