Essai Toyota Prius PHEV : une sportive ?
La Toyota Prius ne nécessite plus de présentation, tant elle est devenue une composante intégrale de l’histoire de l’automobile, et même une icône dans son domaine. En 1997, Toyota a surpris tout le monde en lançant une nouvelle technologie à grande échelle. La Prius a été la première voiture de grande série à proposer une motorisation hybride efficiente (lire l’histoire de la technologie hybride). La Prius a étonné, dérangé et fasciné. La deuxième génération, lancée en 2003, a véritablement connu un succès retentissant, en définissant les caractéristiques qui sont encore utilisées aujourd’hui. Les stars d’Hollywood se sont arrachées cette Prius. Elle est devenue le symbole des mouvements respectueux de la nature et de la prise de conscience environnementale. Pour la troisième génération, la Prius a encore perfectionné sa formule et a même proposé, dès 2011, une version hybride rechargeable inédite permettant de parcourir 23 km en mode tout électrique, grâce à une nouvelle batterie lithium-ion plus compacte. La quatrième génération a été présentée en 2015 et a introduit la toute nouvelle plateforme TNGA GA-C, qui a progressivement été adoptée par toute la gamme. La voiture est successivement proposée en version hybride, hybride rechargeable avec 50 km d’autonomie en mode tout électrique, ainsi qu’une version hybride inédite à quatre roues motrices E-Four.
Vingt-cinq ans après le lancement de la première génération, la cinquième itération de la Prius a été présentée en grande pompe au Salon de l’automobile de Los Angeles en 2022. Son design moderne et sa motorisation hybride rechargeable unique se démarquent et marquent une nouvelle étape dans l’histoire de la Prius. Grâce à Edenauto Toyota Toulouse, partez pour un tour d’horizon de cette nouvelle Toyota Prius.
Un renouveau stylistique
Dès sa présentation, le nouveau design de la Prius m’a marqué. Je n’ai jamais vraiment apprécié la Prius, la trouvant trop fade, tordue et aux antipodes de la voiture passion, mais cette cinquième génération ne m’a pas laissé indifférent. Inaugurant la seconde génération de la plateforme GA-C, la Prius se métamorphose dans ses proportions. Plus longue de 60 mm, plus basse de 40 mm, plus large de 22 mm, tout en ayant un empattement plus grand de 50 mm. La forme de la Prius reste reconnaissable, mais le style se réinvente en jouant sur les codes de la sportivité et du coupé. La nouvelle face avant, initiée sur le Toyota bZ4X avec des optiques en forme de C et un nez en forme de requin-marteau, lui donne un regard bien plus sportif qu’auparavant. Le pare-brise très incliné, le bas de caisse sculpté et les poignées de porte cachées lui confèrent une allure de coupé profilé. Les jantes de 19 pouces, présentes sur la finition Design, et les passages de roues marqués lui donnent une meilleure assise visuelle et participent à son design plus équilibré et mature qu’auparavant. À l’arrière, on retrouve la verticalité des anciennes générations, mais on note l’abandon du double vitrage au profit d’un large bandeau de feux rectiligne qui se fond dans le noir. La rétrovision en pâtit, mais la finition Design apporte un rétroviseur central numérique qui permet d’avoir une vue dégagée.
À première vue, on reconnaît la forme d’une Prius, mais aucune fausse note ne me vient à l’esprit. La Prius aurait dû être ainsi depuis le début. Je n’aurais jamais pensé dire un jour que j’aimerais le style d’une Prius, mais c’est chose faite. D’ailleurs, son design a été rapidement primé par l’éminent concours Red Dot Design, qui récompense depuis plus de 60 ans les innovations dans les catégories « Product Design », « Communication Design » et « Design Concept ». Le jury, composé de 43 membres, reçoit plus de 20 000 candidatures chaque année, et la Prius a été récompensée en tant que « Best of the best » dans la catégorie « Product Design » pour avoir réinterprété avec brio le style iconique de la voiture.
À l’intérieur, la révolution est tout aussi flagrante, avec l’abandon du tableau de bord regroupant toutes les informations au centre. La Prius reprend les codes du bZ4X en centrant les éléments autour du conducteur. On retrouve ainsi un petit volant multifonction (350 mm de diamètre) au style un peu vieillissant mais fonctionnel, qui laisse apparaître par-dessus un écran TFT de 7 pouces servant de compteur. Au centre, le système d’infodivertissement Toyota Smart Connect est équipé d’un écran de 12,3 pouces lisible et suffisamment réactif. Les commandes de climatisation sont toujours des vrais boutons, et c’est tant mieux ! L’espace intérieur diminue par rapport aux anciennes générations. La Prius est moins accueillante pour les grands gabarits, notamment à l’arrière. Cependant, les rangements ont augmenté par rapport à l’ancienne Prius PHEV : une boîte à gants de 7 litres et un coffre de 284 litres. La finition Design propose un toit panoramique fixe en deux parties qui apporte un supplément de lumière bienvenue dans cet habitacle habillé de noir. La finition est de qualité, avec des plastiques moussés sur les parties supérieures.
Un comportement routier plus sportif
Quel plaisir de retrouver une position de conduite basse par rapport aux innombrables SUV qui envahissent nos routes. Après avoir essayé de nombreuses voitures, je persiste à dire qu’une position basse est beaucoup plus sécurisante qu’une position haute, car elle permet de mieux ressentir le comportement d’une voiture et donc de se sentir plus en sécurité au volant. La Prius renforce cette impression. Le petit volant et le large pare-brise offrant une vision panoramique distillent un certain plaisir de conduire. La nouvelle plateforme contribue à ces sensations inédites pour une Prius. L’utilisation d’acier à très haute résistance de 1470 Mpa, pressé à froid, permet de gagner en rigidité. Le châssis perd 24 kg, avec un toit allégé de 1,5 kg et des portes arrière qui gagnent 500 g chacune. La rigidité en torsion arrière est augmentée de 30%, tandis que le centre de gravité est abaissé grâce au déplacement de la batterie sous la banquette et au positionnement du réservoir plus bas vers l’avant.
Au volant de la Prius, on est surpris par son dynamisme. Lorsque la direction est réglée en mode sport, on se surprend à augmenter le rythme sur les petites routes en toute confiance. La voiture se montre précise et stable à des vitesses légales, grâce à un poids contenu pour une hybride rechargeable (1605 kg). Les jantes de 19 pouces participent à cette sensation, et les pneus, qui sont toujours assez étroits, confèrent un caractère joueur à la Prius. Si l’on entre un peu trop fort dans un virage, l’arrière peut commencer à se délester. La voiture offre à la fois un confort suffisant et une agilité bien dosée, offrant un excellent compromis. Seule la largeur de la voiture peut parfois limiter le rythme dans certaines conditions, mais la Prius est très agréable à conduire en toutes circonstances.
Le freinage offre un bon ressenti, même lorsque le freinage régénératif est désactivé. D’ailleurs, ce dernier peut être réglé en trois modes (doux, moyen, fort), permettant de ne pas avoir à freiner dans 80% des cas. Même avec la radio éteinte, les bruits de roulement sont assez présents à l’arrière sur les voies rapides, mais cela ne devient pas vraiment gênant lorsque l’on écoute régulièrement sa playlist favorite. D’ailleurs, le système est compatible avec Apple Car Play sans fil et Android Auto filaire.
Toujours plus d’aides à la conduite
Fer de lance de la gamme, la Prius entraîne avec elle une multitude d’aides à la conduite, y compris celles rendues obligatoires par l’Union Européenne à partir de 2024. Parmi ces nouvelles fonctionnalités, T-Mate et Toyota Safety Sense, elle dispose donc d’une alerte en cas de dépassement de la limitation de vitesse ou de circulation en sens interdit. Cependant, cette alerte peut devenir envahissante, devenant rapidement désagréable dans les zones limitées à 30 km/h, voire dans les parkings affichant des limitations à 10 km/h. Heureusement, elle peut être facilement désactivée à l’aide d’un raccourci sur le volant, mais il faut le faire à chaque démarrage. Merci l’Europe… On trouve également un système de parking semi-autonome et une surveillance à 360° sur la finition supérieure Lounge. Un régulateur adaptatif accompagnera vos déplacements, tout comme la conduite proactive qui peut vous aider à freiner dans certains virages ou à maintenir une distance avec un piéton ou un cycliste.
La Prius prend soin de ses occupants, mais aussi des personnes extérieures, grâce à un airbag central pour les piétons et des radars plus performants pour détecter des objets et la circulation de véhicules aux quatre coins de la voiture. La surveillance de l’attention du conducteur est également au rendez-vous, bien que cette dernière puisse se montrer assez sensible. Elle détecte facilement l’inattention et émet des signaux sonores. Lors de mon essai, étant constamment à la recherche de nouveaux endroits pour illustrer mes propos par des photos, je tourne souvent la tête pour observer les environs, ce qui déclenche fréquemment l’alerte. De même, il suffit de regarder un peu trop longtemps l’écran central pour qu’elle se déclenche. Ne serait-ce pas l’aveu que ces écrans embarqués sont plus dangereux qu’autre chose ? L’alerte encourage ainsi l’utilisation de l’assistant vocal Hey Toyota.
4 cyl. 2.0 PHEV
BVA
Traction
Une motorisation sportive, vraiment ?
Celle qui a propulsé la technologie hybride dans l’industrie automobile a décidé de faire l’impasse sur cette motorisation pour se concentrer sur l’hybride rechargeable. Selon Toyota, si des clients souhaitent une version hybride, il faut se tourner vers les autres modèles de la gamme (RAV4, Corolla, etc.). Ce choix permet à la Prius de franchir un fossé en termes de performances. Elle associe le nouveau moteur de 2 litres de 152 ch, avec un rendement élevé de 41%, à un moteur électrique de 163 ch, pour une puissance cumulée de 223 ch et 208 Nm de couple. Grâce à cet ensemble boîte-pont plus puissant de 60% et plus léger de 20%, ainsi qu’à une optimisation du rendement moteur avec l’adoption d’un carter sec et d’une huile à faible viscosité, la Prius affole les chronomètres. Elle atteint les 100 km/h en seulement 6,8 secondes ! Jamais une Prius n’a été aussi performante.
La batterie voit sa capacité augmenter de 50%, atteignant 13,6 kWh. Elle se recharge à 100% en 4 heures avec un chargeur de type 3,3 kW et permet officiellement de parcourir 86 kilomètres. En pratique, on peut compter sur environ 70 kilomètres. La finition supérieure, Lounge, est équipée d’un toit panoramique solaire qui permet de récupérer 8,7 km d’autonomie en tout électrique par jour. Ces données ont été calculées en fonction de l’ensoleillement de la ville de Nagoya au Japon.
L’agrément de ce nouveau système hybride est vraiment supérieur aux anciennes versions, offrant une sensation de connexion accrue et une meilleure réactivité à l’accélérateur. En mode sport, le système réagit instantanément et colle littéralement les passagers aux sièges. Il déborde d’énergie, et son association avec le comportement routier évolué en fait une voiture fort plaisante à conduire.
Comme c’est la tradition chez Toyota, plusieurs modes permettent de choisir entre hybride, 100% électrique ou gestion automatique. On peut également demander un rechargement de la batterie grâce au moteur thermique. Les transitions entre les différents modes sont fluides, à l’exception du démarrage du moteur qui se fait entendre. Avec le module Predictive Efficient Drive, la voiture anticipe, grâce à la navigation en temps réel dans le cloud, les phases d’accélérations et de décélérations à l’approche des croisements.
Il s’agit d’une technologie très aboutie, réputée pour son excellente fiabilité, et soutenue par une garantie de 5 ans ou 100 000 km. La consommation annoncée de 0,5 litre aux 100 km et 11 g de CO2/km est bien sûr théorique. Lors de mon essai, en ayant roulé avec la batterie vide, j’ai atteint une consommation de 3,7 litres sans adopter une conduite éco. Pas mal pour une voiture de 223 ch, n’est-ce pas ?
Le bilan de l'essai de la Toyota Prius PHEV
En résumé, la Toyota Prius apparaît véritablement métamorphosée. Après avoir choyé ses occupants
pendant 25 ans grâce à sa douceur d’utilisation et son efficacité, elle se concentre désormais sur son conducteur, qui dispose désormais d’une voiture plus belle, plus dynamique et plus performante que jamais. La Prius est devenue plus sportive qu’auparavant, tout en conservant son confort et son efficience. Comme chaque génération de Prius a été le porte-étendard du futur de la gamme Toyota, l’avenir s’annonce passionnant. À une époque où l’on parle de la fin du plaisir de conduire, Toyota démontre que le conducteur reste au cœur de l’expérience automobile. Qui aurait cru que cette nouvelle tendance commencerait avec une Prius ?
Remerciements
Merci à la concession Edenauto Toyota Toulouse pour la découverte de cette passionnante voiture. Si vous êtes intéressés n’hésitez pas à les contacter :
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