Le marché automobile nord-américain est paradoxal. Dès l’après-guerre, une grande majorité des voitures de tourisme étaient déjà proposées avec des boîtes de vitesses automatiques. Aujourd’hui, dans l’imaginaire commun, quand on parle de boîte automatique on associe directement le pays de l’oncle Sam. Mais le paradoxe est là, le conducteur de voiture de sport américain aime jouer du levier de vitesse. Certes, nous européens, restons encore très attachés aux boîtes manuelles mais si aujourd’hui, un bon nombre de voitures de sport sont encore proposées avec ce type de boîte c’est surtout grâce à l’Amérique du Nord qui est le plus gros marché de ce type de voiture.
Pour s’en rendre compte il suffit de voir que toutes les Muscle cars, voitures chères dans le cœur des américains, sont proposées avec une boîte manuelle de série. Même la démoniaque Challenger Hellcat et ses 717ch, c’est dire…
Alors quand Ford Auto Services nous a proposé d’essayer la dernière génération de Mustang en boîte mécanique on n’a pas hésité une seule seconde.
Vous commencez peut-être à le savoir mais je fais partie de ceux qui sont adeptes des boîtes mécaniques sur une voiture axée plaisir. Je trouve qu’elles sont plus engageantes et donnent plus de satisfaction. Et de la satisfaction elle en donne sur la Mustang. Quel plaisir d’emmener une voiture mythique forte de 450 ch et de contrôler les moindres faits et gestes. Une vraie voiture à l’ancienne qui se savoure d’autant plus qu’elles deviennent rares. Tous vos sens sont éveillés et vous en avez besoin pour la mener à bon port.
La boîte mécanique à 6 vitesses est à l’image du reste de la voiture, virile. Dotée d’un embrayage bidisque et d’un volant moteur bimasse, elle se révèle assez dure à l’usage. La pédale d’embrayage est dure, ferme et le point de patinage est assez haut de quoi avoir une cuisse en béton. Je conçois que ça peut devenir vite fatigant sur un parcours urbain ou dans les embouteillages mais la Mustang n’est pas faite pour cela, c’est l’outil idéal pour s’évader. Sur les petites routes la lourdeur de la pédale se dissipe et laisse place à des passages de haute volée grâce à un débattement court et un verrouillage ferme. Quel pied. Inconvénient, l’étagement est à l’américaine c’est-à-dire très long – la deuxième peut être poussée jusqu’à 130km/h -. Vous pouvez donc faire l’ensemble de vos parcours en 2e mais là n’est pas l’intérêt et votre consommation de carburant s’envolera. Il faut donc s’efforcer de passer des rapports supérieurs même si on n’en ressent pas le besoin tant le moteur est coupleux (529 Nm) et plein à tous les régimes. En comparaison avec la version boîte auto, je trouve qu’on est plus amené à profiter et à rouler un peu moins nerveusement. Mais ça fait partie du jeu et participe au plaisir de manier sans arrêt le levier et de profiter par la même occasion d’un talon pointe automatique au rétrogradage qui permet de flatter vos oreilles avec les somptueuses vocalises du V8 5,0 litres.
Je ne reviendrai pas sur le comportement dynamique et le design qui sont détaillés dans notre récent essai de la version à boîte automatique. Je reste cependant étonné du dynamisme de cette génération, notamment avec la suspension adaptative MagneRide en option. Enfin, la combinaison de couleur full black la rend plus méchante mais aussi plus passe partout. Je préfère largement une couleur plus claire pour sublimer ses lignes.
Quoi qu’il en soit la Mustang est une auto diablement attachante qui est sublimée avec la boîte mécanique. Certes elle sera moins rapide, plus fatigante que la boîte automatique à 10 rapports qu’on a essayé précédemment mais cette boîte rend la voiture homogène en tout point. Une voiture analogique dans la plus pure tradition qui vous laisse vous évader sur de longs trajets en fond de sixième ou qui vous laisse vous retrousser les manches pour arpenter les départementales en jouant du levier. Levier de vitesse qui donnera le rythme et le tonalité du V8, tantôt grave, tantôt plus aiguë. Une vraie Muscle car engageante qui sait aussi vous donner du plaisir à l’approche du virage. Dommage que le malus plombe ce monument américain….
Merci à la concession Ford Auto Services pour leur confiance, n’hésitez pas faire un tour sur leurs réseaux sociaux :
Bielle & Piston,
L’association du nom Abarth à la 500, est une nouvelle réussite qui honore la gloire passée de ce préparateur automobile.
En l’espace de 30 ans, Lexus a réussi à se forger une identité forte grâce à une gamme qui s’est diversifiée, à l’instar de ce premier coupé hybride.