Saga Toyota Yaris : la meilleure citadine ?

Depuis quatre générations, la Toyota Yaris parcourt les rues des villes du monde entier. Née d’une feuille blanche, la citadine japonaise a réussi à se faire une place sur le marché avec, à l’heure actuelle, près de 9 millions d’unités produites. Un succès qui s’explique par de nombreux choix retenus par Toyota que je vous propose de retracer dans cet article. 

A star is born

Si on remonte l’arbre généalogique de Toyota, la Yaris descend de la Starlet, une citadine / compacte née en 1973. Une voiture plutôt basique sans grandes prétentions qui a fini par ne plus correspondre aux attentes des usagers. À la fin des années 1990, la Starlet est trop sage pour pouvoir affronter dignement les citadines phares du continent européen. Au siège de Toyota, les équipes qui sont déjà en pleine révolution avec le lancement de la Toyota Prius (lire : 25 ans de l’hybride, une technologie visionnaire), s’apprêtent à bouleverser le segment en écourtant la carrière de la dernière Starlet pour la remplacer par la Yaris en 1999.

 

Le concept Funtime présenté en 1997 scelle les grandes lignes du projet. Le changement est radical en adoptant une toute nouvelle plateforme baptisée NBC pour New B-segment Car. Ces dessous vont permettre à la nouvelle citadine d’adopter des volumes inédits offrant un rapport compacité – habitabilité très bon. Dans moins de quatre mètres, cinq passagers peuvent prendre place dans un habitacle baigné de lumière grâce à ses larges vitres. En cette fin des années 90, la mode est au monospace et cela se ressent dans le traitement des volumes. Face au conducteur une planche de bord totalement inédite qui concentre toute l’instrumentation au centre. À l’extérieur, le design conçu par le studio ED2 en France, s’inspire des tendances biodesign qui tendent à disparaitre. La voiture se veut ronde, douce et joyeuse. C’est réellement l’effet recherché par ses concepteurs, surtout au moment du restylage en 2003.

La ville est son terrain de jeu avec sa visibilité, sa compacité et ses petites motorisations économes (1,0 VVT-i 65 ch ; 1,3 VVT-i 86 ch). Elle se retrouve sur tous les continents pas forcément sous le même nom. Appelez là Vitz au Japon ou encore Echo en Australie.

Une voiture bien née qui se concrétise par le prix de la voiture européenne de l’année en 2000. C’est la deuxième voiture japonaise à remporter ce titre.

 

 

Toyota croit plus que tout en la Yaris et décide de construire une nouvelle usine pour sa production. Une usine qui ne sera pas au Japon, ni dans un pays où la main d’œuvre n’est pas chère. C’est bien entendu la France et Valenciennes qui sont retenues pour ce nouveau projet qui va naitre très rapidement, en moins d’un an, après plus de 1.5 milliard d’euros investis. À partir du 31 janvier 2001, la Yaris va prendre un nouveau tournant, surtout sur notre marché où sa fabrication française, en plus de la réputation de Toyota, en fera un atout de taille face aux constructeurs français qui délocalisent leurs productions. La Yaris deviendra alors rapidement l’une des premières voitures étrangères dans le top des ventes. Comble de l’ironie, c’est elle qui obtiendra le premier label “Origine France Garantie” en 2012. Plus qu’un titre, il garantit que la fabrication, le montage ou l’assemblage sont réalisés dans l’Hexagone tandis qu’au moins “50 % du prix de revient unitaire est acquis en France”. Une claque pour nos constructeurs….

Un succès qui ne se dément pas

Après plus de 1,2 million exemplaires écoulés en Europe pour la première génération, son remplacement s’annonçait être une tâche difficile. Un bestseller est toujours compliqué à reproduire, mais c’était sans compter sur l’esprit japonais et de son ingénieur en chef Kousuke Shibahara. Il s’est attelé à réaliser une voiture dans l’ADN Toyota proposant toujours plus d’espace intérieur, de technologie et de dynamisme. 

 

 

Une deuxième génération va prendre le relais en 2006 avec un style nouveau toujours axé sur la jovialité avec ses grands phares haut perchés. Créée sur une nouvelle plateforme plus grande, la recette est améliorée avec une habitabilité digne du segment supérieur et une polyvalence d’utilisation surtout avec l’adoption du premier moteur diesel, le 1.4 D-4D de 90 ch. Les aspects pratiques ne sont pas oubliés avec de nombreux rangements et des sièges modulables – la planche de bord a une capacité de 18.2 litres à elle seule ! -. Fiable, économique et pratique, la Yaris II franchit un cap et prend de plus en plus de place dans le paysage.

En 2010, la troisième génération est lancée au Japon, toujours sous le nom Vitz. Elle évolue en profondeur avec une nouvelle plateforme qui permettra une prochaine révolution et un style plus mature pour s’armer contre les Polo, 208 et Clio. La voiture s’allonge de 10 cm, la hauteur diminue de 2 cm et l’espace vitré se réduit. Les perceptions changent mais elle reste toujours une vraie Yaris avec un empattement agrandi et des porte-à-faux raccourcis au profit de l’habitabilité. Le CX de 0.287 est le meilleur de sa catégorie. L’intérieur se veut plus raffiné avec l’instrumentation qui repasse devant le volant. 

 

Les motorisations évoluent pour toujours plus de polyvalence mais au moment du lancement en Europe, lors du Salon de Genève de 2011, un discret concept blanc allait sceller à tout jamais le succès de la Yaris. Le concept HSD préfigure la version hybride qui sera rapidement commercialisée en 2012.Une révolution qui est permise grâce à l’expérience acquise sur la Toyota Prius. Ici, la compacité de la voiture oblige les ingénieurs à revoir le système pour quelque chose de plus compacte. La Yaris hybride se dote d’un moteur essence 1,5 L à cycle d’Atkinson de 74 ch ainsi que d’un moteur électrique de 61 ch permettant une puissance combinée de 100 ch. Une mécanique fiable et ultra sobre qui en fait la voiture thermique de son époque la moins émettrice de CO2, avec seulement 79g/km. Sa faible consommation et sa facilité d’utilisation, font décoller les ventes qui dépassent les objectifs de Toyota. À ce moment-là, la Yaris n’arrêtera plus de grappiller des parts de marché. Il faut dire que le système hybride s’épanouit en milieu urbain, là où une Yaris s’exerce aussi avec brio.

Une association qui va plaire tant aux particuliers, qu’aux professionnels soucieux d’avoir une flotte plus sobre tout en étant fiable.

Une troisième génération du changement qui sera accompagnée par deux restylages qui ouvriront la voie à des voitures plus travaillées, esthétiquement parlant, et préfigurant la nouvelle génération de Yaris.

 

20 ans après, Toyota présente la toute nouvelle Yaris qui inaugure l’inédite plateforme GA-B permettant une hausse de la rigidité et de l’habitabilité. Comme détaillé plus longuement dans son essai (à découvrir ici), la Yaris devient encore plus sexy et est conçue avant tout pour être une hybride. Une voiture qui est plus que jamais dans l’air du temps à un moment où l’électrification du parc automobile s’accélère et que la hausse des carburants s’intensifie. Elle s’affirme et remporte pour la deuxième fois, le prix de la voiture européenne de l’année en 2021.

Du sport en famille

Quand on a une carrière de plus de 20 ans, il est normal de se chercher et de sortir des sentiers battus pour tester de nouvelles choses. La Yaris a dès le début emprunté la voie de la famille d’un côté et celle du sport de l’autre côté.

 

 

Les familles ont suivi les tendances du marché avec une version typée monospace dès 1999 : la Yaris Verso qui sera ensuite relayée par le Verso-S. À l’aube de la décennie 2010, la mode commence à tendre vers des voitures ludiques plutôt typées tout chemin, ce qui donnera naissance à l’Urban Cruiser sur la base d’une Yaris II. Son côté baroudeur se retrouvera dans sa transmission intégrale optionnelle.

 

 

Un esprit d’aventurier qui sera entièrement assumé sur la dernière déclinaison de la Yaris à destination des familles. La Yaris Cross séduit par son style et sa motorisation hybride qui peut lui permettre d’obtenir 4 roues motrices sans liaison mécanique. Une voiture qui suit les tendances et qui vient prendre place dans l’usine de Valenciennes.  Une nouvelle réussite que je vous fais découvrir en détail dans mon essai (à découvrir ici).

Quand on a laissé les enfants à l’école, certains aiment monter le son de l’autoradio, rétrograder une vitesse et partir rouler juste pour le plaisir de s’évader. Toyota n’a pas oublié son passé sportif et a proposé à chaque génération une version vitaminée qui donne le sourire. C’était obligatoire pour pouvoir affronter sereinement les citadines européennes qui ont créé le genre avec les 104 ZS et autre Golf GTi.

 

 

Les deux premières générations auront ainsi le droit à une rare version TS pour Toyota Sport. Kit carrosserie inédit, suspension revue et rabaissée, la Yaris se métamorphose en petite bombe. À la fois sain et joueur, le châssis est plaisant à emmener malgré une position de conduite inchangée. Sous le capot, il ne faut pas chercher de grandes performances. Sur la première génération, la Yaris adopte un petit 1.5 VVT-i de 105 ch qui se montre volontaire pour déplacer les 950 kg. Cette génération aura même le droit à une version suralimentée de 150 ch mais réservée pour la Suisse… Il ne vous reste plus qu’à traverser les Alpes, déguster un bon chocolat et s’armer de patience pour trouver l’un des 400 exemplaires.

Pour la deuxième génération, Toyota ressort le badge TS avec une philosophie qui évolue un peu. Cette déclinaison n’est pas vraiment présentée comme sportive mais plutôt comme une déclinaison dynamique. Son moteur 1.8 VVT-i de 132ch est plus coupleux et aime moins aller chercher les tours. Les réglages du châssis sont également moins fermes que sur la première, montrant plus rapidement des limites. S’en suis une longue période sans déclinaison passionnante, Toyota va mettre toutes ses forces sur l’hybride jusqu’au salon de Genève de 2017 où le constructeur présente une voiture inattendue. Depuis quelques années, le constructeur refait surface dans le monde du sport et de la compétition avec des engagements en Endurance et WRC avec Gazoo Racing. Pour célébrer, sur la route, ce renouveau sportif, la Yaris a été choisie. Place à la Yaris GRMN (pour Gazoo Racing Master of Nürburgring), une version radicale de la sage Yaris III qui expose aux yeux de tous, sa sportivité exacerbée avec son aileron, ses stickers et sa ligne d’échappement centrale. Sous le capot, le moteur destiné aux Lotus, le 1.8 à compresseur Eaton de 212 ch. Il a été fortement revu pour affoler les chronos. À l’intérieur le sport se retrouve avec les baquets, le volant de la GT86 et des touches d’aluminium. Malgré une position trop haute, la voiture est redoutable d’efficacité. Etriers à quatre pistons, disques ventilés, différentiel Torsen et suspensions revues forment un cocktail explosif mais seulement 600 personnes ont pu en profiter…

Une belle surprise qui annonçait que du bon pour la suite. Au moment de la présentation de la Yaris IV, une autre surprise nous attendait. En 2020 une licorne automobile est dévoilée sous le nom de GR Yaris. Elle ressemble de loin à une Yaris mais quand on s’y approche c’est tout sauf une Yaris normale. Les ingénieurs sont partis d’une feuille blanche, ou plutôt de la réglementation imposée en WRC pour concevoir un modèle dérivé de ce championnat pour permettre l’homologation de la voiture de rallye. Un retour aux grandes heures de la compétition avec un modèle hors normes. Carrosserie spécifique, mix de plateforme pour permettre une transmission intégrale, moteur 3 cylindres turbo 1.6 de 261 ch, trois modes de conduite et une boîte manuelle. Voici la recette du bonheur à quatre roues selon Toyota. Une voiture qui m’avait marqué lors de mon essai à sa sortie (lire l’essai).

En définitif, la Toyota Yaris est une voiture très polyvalente qui a su répondre à de nombreux besoins tout au long de sa carrière
avec ses différentes déclinaisons. Sportive, citadine, familiale ou baroudeuse tous les styles sont permis pour une voiture fiable, économique et sécuritaire. Oui, un dernier point, la Yaris a toujours su être à la pointe de la sécurité en décrochant, pour chaque génération, la note maximale à l’Euro NCAP. C’est un détail qui fait la différence et qui ne fait plus de doute quant à son succès.
C’est aujourd’hui la Toyota la plus diffusée d’Europe (plus de 22% des parts) et plus de 4 millions d’exemplaires ont été fabriqués chez nous. Une réussite qui n’a plus qu’à perdurer ! 

Remerciements

Cet article a été réalisé en collaboration avec Edenauto Toyota. Si vous souhaitez en savoir plus sur la gamme Yaris, n’hésitez pas à contacter Edenauto Toyota Toulouse. Une équipe de passionnés sera à votre écoute : 

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