Ca y est, j’ai cédé aux sirènes de la mode. Le premier SUV débarque sur le site. Une question fondamentale se pose, est-ce que SUV sportif, est un oxymore ? En tant que passionné de voitures, une voiture de sport se doit d’être radicale, basse et légère. En somme la définition de Sir Colin Chapman pour ses Lotus. On voit donc mal comment un SUV qui, par définition, est plus haut et lourd, pourrait être sportif. Mais les apparences sont trompeuses…
Le nom Puma n’est pas nouveau chez Ford, il avait été utilisé sur un petit coupé à la fin des années 1990 (rien avoir avec la Puma brésilienne essayée récemment). Mais comme un être humain en 20 ans, on évolue, et ce petit coupé s’est doté de deux portes supplémentaires et a grandi pour devenir un SUV. Oui il y a de quoi grincer des dents, un coupé qui devient SUV, mais ne partez pas tout de suite. Si on excepte l’EcoSport au positionnement bancal, le Puma est le premier SUV compact de chez Ford. Basé sur la plateforme de la Fiesta MK8, il reprend la plupart de ses motorisations et notamment celle de la ST, le 3 cylindres 1.5l de 200 ch.
Agile, joueuse et pétillante, cette Fiesta ST m’avait enchantée lors de son essai (lire Essai Ford Fiesta ST : à consommer sans modération). L’esprit des GTI au prix abordable, était sauvegardé. Alors quand Ford a décidé d’apposer le même badge avec le même moteur sur son petit SUV, j’avais qu’une envie, c’était de le prendre en main et répondre à la question, est-ce qu’un SUV peut-il être sportif ?
Au premier regard, le Puma, adopte la recette ST en jouant la carte de la sobriété. Mise à part la couleur bleue Island, cette version adopte plus au moins le même kit carrosserie qu’un ST Line. Seuls les logos, les jantes inédites de 19 pouces, les étriers rouges et la double sortie, permettent de les distinguer. Il présente une belle stature de 3/4 avec un design fluide et des hanches marquées. La face avant parait un peu étroite et fait un clin d’œil à la Puma originelle avec ses phares globuleux. L’esthétique est une affaire de goût mais, en conditions réelles, il est assez rafraichissant.
À l’intérieur on retrouve la planche de bord classique, similaire à la Fiesta, avec l’excellent système Ford SYNC 3, rapide et ergonomique. Les compteurs sont désormais entièrement numériques avec un changement de graphisme entre les différents modes. Les aspects pratiques comme la recharge par induction ou le coffre à double étage sont toujours présents. La griffe ST amène un volant à méplat, un pédalier en aluminium avec pommeau associé et une sellerie cuir / alcantara. L’aspect SUV se ressent avec une faible surface vitrée et une position plus haute. Mais pas d‘inquiétudes, il est possible de régler ces superbes Recaro, enveloppants et chauffants, de sorte à avoir une position de conduite idéale pour ressentir tout le potentiel dynamique.
J’ai eu la chance d’avoir entre les mains la version pack performance (+1100€) qui, comme la Fiesta, est la version la plus axée sur le plaisir de conduire ! En plus des quatre modes de conduite (Eco, Normal, Sport, Circuit), il dispose donc d’un différentiel mécanique à glissement limité (Quaife) et d’un système de Launch Control. Avec cette configuration, le Puma est une arme redoutable. Tout a été fait pour faire oublier que c’est un SUV. Le châssis, qui est déjà bien réglé sur une version de base, est ici encensé avec une suspension arrière raffermie de 50%, des barres anti-roulis plus épaisses ainsi que des pneus Michelin Pilot Sport 4S. La suspension est par la même occasion abaissée et le berceau moteur a été revu pour contenir les mouvements parasites. Avec cet arsenal, les virages sont une formalité. Intuitif, il suit vos pensées et les trajectoires projetées à travers votre regard. Idéalement calibrée (25% plus directe) la direction se montre précise et remonte les informations notamment émises par le différentiel quand il cherche à faire passer la puissance au sol. Physique, ce Puma atteindra vos limites avant les siennes avec des sorties de courbe, de plus en plus tôt, sans une once de sous-virage. Merci le différentiel. Son train avant rappelle fortement la Fiesta ST. L’essieu arrière, quant à lui, se révèle plus stable que sur cette dernière tout en pouvant enrouler sur trois roues avec un freinage prononcé à la limite.
On peut résumer ce Puma ST comme un mix de la Fiesta, pour la précision de son train avant, le côté joueur à la limite et sa suspension raide, et de la Focus ST (lire Essai Ford Focus ST : le compromis) pour sa plus grande stabilité dans les grandes courbes et sa meilleure gestion des bruits de roulement.
C’est vraiment un juste milieu, qui est accompagné par cet excellent 3 cylindres tout en aluminium qui demande à être cravaché dans les tours (zone rouge à 6500 tr/mn). Assez souple en bas, il révèle toute sa vigueur aux alentours des 2500 tr/mn. La boîte de vitesses très bien guidée et étagée permet de tirer tout le potentiel de ce moteur. Un véritable régal à emmener qui bénéficie, en plus, d’une désactivation d’un cylindre, à vitesse stabilisée.
La force du Puma est de ne pas sombrer dans le surpoids, son poids est contenu avec seulement 75 kg, en plus, par rapport à la Fiesta. C’est peu, surtout que l’espace à bord est d’autant plus grand. En compensation, il gagne 30 Nm de couple (320 Nm). Il ne tombe pas dans la caricature du SUV lourd, qui inflige de fortes contraintes à ses organes mécaniques. On sent vraiment cette légèreté à bord, ce qui donne des performances similaires à la Fiesta avec un 0 à 100 km/h en 6.7s. Autre bon point.
Il reste que sa sonorité qui est plus feutrée et moins volubile que dans la Fiesta (environ 1 décibel en moins), usage familial oblige. Il n’est pas aphone pour autant avec un son rauque caractéristique des 3 cylindres est quelques pétarades au passage de vitesses.
Pour répondre à la question du début, oui un SUV peut-être sportif. Ce Puma ST me fait oublier, à son volant, son gabarit plus imposant et sa hauteur accrue. Oui, il triche un peu en étant un SUV des villes incapable de performances en tout-terrain, mais je dois bien admettre qu’il fait figure d’exception dans ce monde des SUV dynamiques. Seul sur son segment, les VW T-Roc R et autres Audi SQ2 jouant une carte plus bourgeoise et moins dynamique, il a un boulevard devant lui pour trouver acquéreur chez quelqu’un qui souhaite avoir une voiture amusante à conduire, tout en gardant de l’espace pour sa famille. Un Daily parfait qui se place à mi-chemin entre une Fiesta un peu plus vive et une Focus ST plus stable. Ah oui, outre son prix déjà très attractif, il ne dispose que d’un faible malus (983€). Il a donc beaucoup d’arguments pour plaire, même sur notre marché hostile aux voitures sportives.
Merci à la concession Ford Toulouse Montaudran pour la découverte de ce Puma.
Si ce modèle vous intéresse, contactez-les.
Bielle & Piston,
L’association du nom Abarth à la 500, est une nouvelle réussite qui honore la gloire passée de ce préparateur automobile.
Fort d’une expérience de plus de 25 ans dans les batteries avec sa technologie hybride, Toyota se lance dans la voiture électrique avec le bZ4X.
Découvrez une voiture sensationnelle qui procure un maximum de plaisir grâce à une recette à l’ancienne, avec une conception moderne.