Après l’excellente Fiesta ST que j’ai essayé récemment, j’ai le plaisir de vous proposer l’essai de la nouvelle Focus ST grâce à Ford Auto Service. Modèle tout autant iconique que la Fiesta, la Focus et ses devancières ont toujours eu le droit à leur version sportive depuis l’apparition des Escort 1300 GT et RS1600. Aujourd’hui, Ford Performance continue le renouvellement de la gamme sportive en s’attaquant à la Focus. Version moins radicale que la RS qui devrait bientôt arriver, si les normes antipollution ne la tuent pas avant, la variante ST se rapproche de plus en plus de la version radicale. Mais son atout majeur reste sa polyvalence et sa large combinaison de choix.
Disponible en 5 portes, en SW, avec un moteur essence ou diesel, en boîte automatique ou manuelle, la ST saura répondre à tous les besoins. La passion automobile qui anime les équipes de Ford Auto Service se traduit non seulement par des événements circuits mais aussi par la commande des versions les plus sportives. Donc exit la version diesel et place à la version la plus épicée dotée du 4 cylindres 2,3 litres Ecoboost de 280ch et 420 Nm de couple.
Cette motorisation reprise de la Mustang Ecoboost et de l’ancienne Focus RS, présente un agrément indéniable grâce à sa cylindrée élevée pour un 4 cylindres. Coupleux en bas de compteur, il permet de déplacer la voiture comme un bon père de famille sans avoir à jouer avec les rapports pour se relancer. Se déplacer confortablement, sans se faire remarquer, elle sait parfaitement le faire.
Une fois qu’on a déposé les enfants à l’école, la passion que vous avez dans le sang vous conduira à appuyer sur le mode Sport, tombez un ou deux rapports et écrasez la pédale de droite. Ainsi, vous donner le sourire en conduite dynamique, elle sait aussi le faire parfaitement.
Pour arriver à ce compromis entre sport et conduite de tous les jours, les ingénieurs de Ford Performance ont mis les petits plats dans les grands. La double personnalité peut se justifier par l’adoption d’une suspension performance active qui va changer la dureté des amortisseurs en fonction du mode choisi. Trois modes sont présents d’office, Faible adhérence / Normal / Sport. Le mode Normal permet, classiquement, d’avoir des suspensions plus souples qui absorbent très bien les aspérités de la chaussée, mais aussi une direction plus légère et une réponse à l’accélérateur moins vive sans oublier un son moteur moins présent. Combinez ce mode avec l’excellente habitabilité que propose la Focus et vous avez une voiture parfaite pour répondre aux besoins de la vie quotidienne. Le Pack Technologie qui amène son lot d’aides à la conduite et l’excellente sono Bang & Olufsen, vont dans ce sens aussi.
Étonnamment, pour bénéficier de cette suspension active il faut cocher l’option Pack Performance. Donc au moment de négocier l’achat de votre Focus ST avec votre moitié, vous pourrez argumenter en faveur de ce pack qui permet un confort nécessaire au quotidien et vous récolterez au passage : un indicateur de changement de vitesse, un talon pointe automatique (Rev Matching) ainsi qu’un mode « Track », nécessaire pour le caractère sportif de la voiture.
Avec un tel pack vous disposez d’une arme de guerre pour affronter les routes les plus exigeantes. Tout comme la Fiesta ST, on sent que la Focus est née pour avaler des virages. Trains roulants affûtés et direction précise permettent de placer la voiture parfaitement en virage et comme vous avez eu le bon goût de prendre la version essence, vous êtes gratifié d’un différentiel à glissement limité électronique qui vous permettra de sortir plus rapidement en sortie de virage. Quel bonheur d’exploiter plus tôt les 420 Nm de couple après avoir senti le train arrière s’asseoir et se verrouiller. Le caractère sportif est mis en exergue grâce au différentiel qui permet de hausser le rythme. Il y a juste son embonpoint et peut être sa largeur plus conséquente (1848 mm) que le Fiesta, qui peuvent venir diminuer cette cadence. Pas d’inquiétudes, si le poids peut se faire ressentir en cas d’enchaînement très serré, entraînant un léger sous-virage, il suffit tout simplement de diminuer les gaz et de donner un léger coup de frein pour contrer la force centrifuge et permettre à la voiture de poursuivre sa direction sans broncher. Le comportement routier est vraiment excellent d’autant plus avec le mode Sport qui durcit la direction et réduit à néant le roulis. Pour les plus joueurs d’entre vous, le mode Track déconnecte l’ESP et permet d’avoir une liberté en plus. C’est un mode bienvenu dans une voiture qui se montre analogique et engageante. D’ailleurs, le Rev matching, la faible course de la pédale d’embrayage et l’excellente boîte de vitesses manuelle aux débattements courts et précis, y sont pour beaucoup.
Même si la direction est précise, je trouve un léger manque de retour d’information, surtout en comparaison avec la Fiesta ST. Aussi, les effets du différentiel se font moins ressentir, on a moins besoin de se battre avec la direction par rapport à la Fiesta. Rien de grave c’est en accord avec la philosophie de la voiture qui est plus typée GT.
Comme je vous l’ai exposé un peu plus haut, la double facette de la Focus est en partie due à son moteur, qui de par sa cylindrée se montre très coupleux et donc permet de rouler paisiblement en sous-régime. Mais, il ne renie pas ses origines sportives et sait s’énerver, surtout entre 3000 et 4000 tr/mn. Comme souvent pour un moteur turbo, une fois passé les 5000 tr/mn, un essoufflement se fait ressentir. Or votre perception est biaisée par l’adoption d’un dispositif anti turbo-lag qui lisse la charge du turbo et conduit donc à avoir un moteur un peu trop linéaire, comme un moteur atmosphérique, mais sans la rage dans les tours. Les 280 ch sont bien là et n’importe quel dépassement sera exécuté avec aisance. Je regrette juste que la voiture ne soit pas un peu plus légère pour avoir soupçon de vitalité en plus.
D’ailleurs, les freins aimeraient aussi, avoir une masse plus légère à arrêter. Si les ingénieurs ont doté la voiture d’un système permettant d’avoir une réactivité et du mordant dès l’attaque de la pédale, on sent que les freins peuvent être, par moment, malmenés par le poids de l’auto.
L’ouïe sera gâtée par la sonorité du 4 cylindres qui se révèle assez rauque et très présente en mode Sport. Alors oui, à l’intérieur la perception du son est aidée par un système qui va capter la voix du moteur pour la retranscrire dans les hauts-parleurs. Rassurez-vous, à défaut de certaines voitures, où le son est artificiel à presque 100%, ici la belle donne de la voix à l’extérieur. D’ailleurs, elle vous gratifiera de quelques retours mais contrairement à la Fiesta ST où ces derniers apparaissaient systématiquement, ici c’est assez aléatoire même si vous avez le plus de chance de les voir apparaître entre 3000 et 3500 tr/mn.
Si la sonorité moteur respire le sport, la carrosserie elle colle avec la philosophie de la voiture, du sport discret. Même schéma que pour la Fiesta ST, la voiture se rapproche cruellement d’un pack ST Line. Ce qui change ? Un fond de calandre différent, des touches de noir, des badges ST, des jantes inédites en 19 pouces, le becquet arrière et un diffuseur arrière englobant les deux sorties d’échappement. Voilà vous avez fait le tour des modifications, on peut au choix, regretter ou aimer ce manque de distinction. Personnellement je trouve que la direction choisie est la bonne tant elle colle avec la double personnalité de la voiture. Si vous optez pour l’une des deux peintures métallisées exclusives à cette version ST, comme le Bleu Peformance de notre modèle ou l’Orange Furry, la sportivité sera mise davantage en avant. En revanche en la prenant dans une couleur plus « classique » vous allez passer inaperçu dans une voiture qui met de côté la majorité du parc automobile. Vous en surprendrez plus d’un !
Mais ce manque de distinction est compensé par le design réussi de la Focus, qui a bien grossi et qui fait plus assis. Mention spéciale pour la face avant aux faux airs d’Aston Martin (il y a pire comme comparaison) arborant des phares full LED joliment travaillés, inclus dans le pack extérieur ST. Malgré un porte-à-faux avant conséquent, le profil est musclé grâce aux épaulements marqués. L’arrière quant à lui déçoit un peu avec un design plus banal et des feux pas très inspirés. Même constat dans l’habitacle qui reprend les nouveaux codes, c’est mieux que les générations précédentes mais il manque d’originalité. La position de conduite est excellente, ce qui est le plus important. En revanche, l’ergonomie est plutôt bonne même s’il y a un peu trop de boutons sur le volant. J’ai apprécié l’affichage tête-haute qui permet de garder les yeux sur la route et l’écran de navigation (Ford SYNC 3) qui se fait apprécier par sa très bonne réactivité même si le design global fait un peu daté, mais ça c’est une affaire de goût.
4 cylindres 2.3L Turbo
BVM 6
Traction
La sportivité est, comme à l’extérieur, subtilement suggérée avec un volant à méplat, des baquets Recaro repris de la Fiesta qui offrent un excellent maintient tout en préservant du confort, des badges ST et des inserts en carbone. L’assemblage est bon, la qualité un peu moins mais ce n’est pas le plus important dans cette voiture qui se focalise sur la conduite pure et dure.
Pour résumer, cette voiture est un couteau suisse qui permet, à la fois, de répondre aux besoins de la vie quotidienne tout en vous amusant sur les petites routes et prendre votre pied sur circuit de temps en temps. Vraiment du très bon travail sur cette voiture qui offre une solution pertinente pour un prix plus que correct ( à partir de 34 250€) si on excepte le malus (7 073€) qui est en train de tuer ce type de voiture. Avec une telle montée en prestations, il ne reste presque plus de place à une Focus RS si ce n’est cultiver le culte de la radicalité avec des réglages plus typés circuit et un kit carrosserie plus expressif. Ah oui, Messieurs de Ford Performance, n’oubliez pas d’alléger la voiture, seul véritable défaut de cette version ST.
Merci infiniment à Ford Auto Service pour le prêt et leur confiance ! N’hésitez pas à faire un tour sur leur site et leurs réseaux :
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