Essai Cupra Formentor 1.4 e-Hybdrid 204 ch : la sobriété

Ces dernières années, il y a eu un fort mouvement d’indépendance dans le secteur automobile. Plusieurs labels de grands constructeurs ont fini par devenir une marque à part entière. Polestar pour Volvo, DS Automobiles pour Citroën ou encore Cupra pour Seat. Cette dernière est officiellement née le 22 février 2018 et se positionne sur le marché des véhicules à caractère sportif, laissant les variantes plus traditionnelles pour Seat. Quand on devient indépendant, on veut montrer à la vue de tous qu’on sait être autonome et chez Cupra cela s’est traduit par le Cupra Formentor. Premier modèle entièrement développé par le nouveau constructeur, le Formentor ne renie pas pour autant ses origines ibériques. Basé sur la plateforme de la Leon, il est en quelque sorte la version SUV coupé de cette dernière.

Un lien de parenté

La filiation est très forte à l’intérieur avec un habitacle qui partage presque tout avec la Leon. Les forces et les faiblesses se retrouvent avec un intérieur bien construit au design sobre, qualitatif sur les parties hautes, mais moins à l’arrière et sur le bas de la console, avec la présence de nombreux plastiques durs. On aurait pu espérer un peu plus de différenciation si ce n’est le volant différent et la couleur cuivre de la charte graphique de Cupra. L’intérieur reste très spacieux pour quatre personnes avec une excellente habitabilité au niveau des jambes et une position de conduite haute. Seule la hauteur des portes laisse apparaitre un sentiment d’engoncement. La cinquième place sera, quant à elle, de substitution et le coffre est dans la moyenne avec 450 litres.

À l’extérieur, la filiation avec la compacte est toujours présente avec des phares acérés et le bandeau de feux arrière au design fort, mais il s’en distingue davantage avec des gimmicks propres. Ailes creusées, calandre verticale et toit fuyant donnent une personnalité propre et affirmée sur la route. Malgré la configuration assez sobre teintée de blanc et de gris clair en partie basse, le Formentor attire l’œil. Peut-être, est-ce son logo inédit qui interpelle ?

Quoiqu’il en soit, le Formentor est véritablement le véhicule image de Cupra et le constructeur y a mis les moyens. Une myriade de versions est disponible pour répondre à tous les besoins. Version d’entrée de gamme en 1.5 TSI 150 ch, 2.0 TSI 190 ch et 245 ch, 2.0 TDI de 150 ch, hybride rechargeable 204 ch et 245 ch ainsi que les versions images VZ 2.0 TSI 310 ch et VZ5 2.5 TSI 390 ch, avec pour la première fois dans l’histoire de ce 5 cylindres, la possibilité de l’avoir en dehors de la gamme Audi.

Efficiente

Bien sûr, je serais ravi de vous proposer des essais des versions les plus sportives, qui restent confidentielles à cause des normes CO2, mais aujourd’hui je vous propose la version e-Hybrid rechargeable de 204 ch qui se compose d’un moteur essence 1.4 de 150 ch combiné à un moteur électrique de 116 ch. La transmission se fait aux roues avant par le biais d’une boîte à double embrayage à 6 vitesses (DSG6) et la batterie de 12.8 kWh permet de réaliser un parcours d’une cinquantaine de kilomètres avec une charge complète. Comme toutes les hybrides rechargeables, c’est ici que réside sa force en permettant de réaliser la majeure partie des trajets quotidiens en mode électrique à condition de pouvoir recharger sur une Wallbox en 3h30 ou 5h sur une prise classique. Néanmoins, même lorsque le moteur thermique est en fonctionnement, les deux technologies agissent de concert pour apporter une sobriété bienvenue. Sur un trajet mixte de 231 km mêlant voie rapide, centre-ville et petites routes avec conduite sportive, il ne s’est délecté que de 5.8 litres aux 100 km malgré une batterie pleine qu’à 50%, lors de mon essai. J’ai donc pu réaliser environ 20 kilomètres en tout électrique avant d’enclencher le mode hybride. Il existe aussi le mode « réserve de batterie » qui vous permet de bloquer un certain pourcentage de l’autonomie de la batterie pour être utilisé plus tard quand bon vous semble, par exemple à l’approche d’un centre-ville.

En mode électrique, on retrouve toutes les caractéristiques d’un véhicule doté d’une telle propulsion avec un silence et une souplesse dans l’usage tout en permettant des accélérations franches. En mode hybride, l’allumage du moteur thermique se fait ressentir lors de fortes sollicitations avec une légère latence de la boîte et un son moteur assez présent, mais en conduite lissée le mariage se fait plutôt bien. Si les performances sont bonnes et permettent de répondre à toutes les situations du quotidien, avec un 0 à 100 km/h en 7.8s, cette version n’est étonnamment pas sportive. Je m’attendais, avec un logo Cupra apposé sur le capot, à une version plus dynamique, mais un ensemble de choix ont fait que sur les petites routes il n’aime pas réellement être malmené. Certaines indications qui s’affichaient sur l’écran de 10.25 pouces en guise de compteurs, m’ont mis la puce à l’oreille lors de mes trajets urbains. Des messages d’incitation à l’écoconduite « Passer en mode Drive quand le mode Sport est enclenché », « lever le pied à l’approche d’un carrefour ». Ces indications sont aussi là pour permettre le fonctionnement du système de recharge régénératif qui permet de gagner quelques pourcents sur un long trajet.

0 à 100 km/h (s)
0
Puissance (ch)
0
Poids en marche (Kg)
0

1.4 TSI 150 ch

+ Moteur électrique de 116 ch 

BVA 6

Traction

Manque de sportivité

Une fois que l’urbanisation laisse place aux champs, les routes se resserrent pour virevolter. Ici, la version e-Hybrid 204 ch n’est pas la plus à l’aise. Pourtant, elle propose trois modes de conduite (Confort, Sport et Individual) qui agissent sur la réponse à l’accélérateur, la direction et l’amortissement. En mode Confort, les réglages sont trop souples pour être en confiance dans une conduite soutenue. La caisse prend du roulis, sur les appuis et contre-appuis elle s’affaisse, le train arrière se met à venir vers l’avant et la direction plus souple empêche de savoir où se place le train avant exactement. Ce sont des réactions en cascades qui donnent une impression de ne pas contrôler la voiture. Alors, oui ce n’est pas le mode adapté pour une telle conduite mais le mode Sport, bien qu’il gomme l’essentiel des effets, reste juste à mon goût pour prétendre à un réel blason sportif. Effectivement, la direction plus consistante permet de mieux placer le train avant d’autant plus qu’elle est assez directe quoique peu informative. Néanmoins, la caisse plus rigide continue à prendre un peu de roulis, l’arrière bouge toujours sur des enchaînements rapides et sur des fortes contraintes la voiture peut paraître dépassée par les événements. Sous-vireuse jusqu’à la corde et survireuse à la réaccélération. Le pneu extérieur au virage encaisse des contraintes énormes et on l’entend crier à l’agonie. Je vais vous rassurer tout de suite, le fautif ce sont les pneus. Equipée de Continental EcoContact 6, cette version laisse de côté l’adhérence maximale pour l’efficience et le faible frottement sur la route, afin d’économiser en carburant. Les premiers témoins sont les bruits de crissement de pneus qui interviennent très tôt malgré des vitesses raisonnables. Autre effet pervers, lors de fortes accélérations, les roues avant cherchent à faire passer les 350 Nm en serpentant. Le freinage aussi en pâlit avec des distances forcément un peu plus longues, tout en sachant que le feeling à la pédale est très spongieux à cause du système régénératif. La boîte DSG 6 est aussi un frein à la sportivité avec des rétrogradages assez lents et un mode manuel qui ne l’est pas à 100%. Elle va reprendre la main si vous n’êtes pas dans le bon rapport.

Multiples facettes

Il renvoie une image, par ces quelques détails, d’une voiture hybride qui favorise avant tout autre chose l’efficience et une conduite souple, sans contraintes. Je vous rassure, il n’est pas dangereux, son comportement est sain, mais il lui manque juste quelques réglages pour qu’il mérite réellement d’être badgé Cupra. Des pneus haute performance, un différentiel actif sur le train avant et des réglages plus fermes en sport permettraient d’avoir une voiture à la fois efficiente, mais aussi sportive quand on lui demande. Dans l’état, j’aurais mis un badge Seat sur le capot, mais louons la volonté de la nouvelle marque de ratisser large en proposant des vraies versions sportives qui contenteront les amateurs de conduite et des versions plus paisibles, qui s’adonnent à un usage familial avec une conduite tranquille, tout en ayant un fort caractère stylistique. En somme, une voiture à la carte qui s’apprécie sous différentes saveurs.

Remerciements

Merci infiniment à Seat Sud Auto Services pour le prêt et leur confiance.

N’hésitez pas à faire un tour sur leur site et leurs réseaux :

Design 

Efficience

Confort

 

Manque de sportivité avec les pneus Eco

Freinage

60%
Degré de plaisir de conduite

Bielle & Piston,

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