Essai Alpina B5 biturbo : break de chasse

« L’habit ne fait pas le moine », expression usée jusqu’à la corde qui s’applique pourtant très bien à notre essai du jour, une élégante Alpina B5 Biturbo Touring prêtée par la concession BMW Pelras, l’un des rares distributeurs de la marque en France.

La compétition, l’ADN d’Alpina

En tant que passionné d’automobiles, Alpina a une place un peu particulière. Amateur des choses bien faites Burkard Bovensiepen, s’est fait connaître par sa préparation sur les BMW 1500. Son système à double carburateur Weber a conquis dès le départ les dirigeants de BMW qui ont décidé de maintenir la garantie constructeur des modèles qui en étaient équipés. La qualité, c’est ce qui a permis à Alpina de se créer et surtout de se faire connaître pour perdurer depuis maintenant 55 ans. L’élément encore plus important, c’est le goût de la performance, de l’optimisation de la mécanique qui a placé le jeune préparateur sous les feux des projecteurs dans les années 70. Alpina était alors largement présent en compétition et réalisa projet sur projet comme, notamment, la mythique 3.0 CSL qui fut conçue en collaboration avec BMW.  Devenu premier préparateur mondial à cette époque, le lien avec BMW ne cessa de croître et l’année 1977 marqua la fin de la compétition avant un bref retour en 1987. Cet abandon s’est fait au profit du développement des véhicules routiers avec le premier modèle dédié en 1978 et Alpina se spécialise dans les préparations de grande qualité titrant fréquemment ses modèles de « meilleure voiture du monde ». 1983 sera finalement, le sacre du préparateur en un véritable constructeur automobile qui appose son propre numéro de série sur chaque modèle (sauf aux Etats-Unis).

Confort et volupté

C’est à la lecture de la devise préférée du fondateur que l’on comprend toute l’ampleur de la marque « J’ai les goûts les plus simples du monde, je me contente du meilleur » Oscar Wilde. Et cette quête de la perfection se ressent à tous les étages. Précurseur dans de nombreux domaines, tels que les catalyseurs et les boîtes de vitesses robotisées, les Alpina font partie des voitures les plus raffinées du monde. L’étroite collaboration avec le constructeur à l’hélice permet d’atteindre cet objectif de qualité avec une conception en parallèle des modèles de grande série. Près de 300 pièces diffèrent de ces modèles et on le perçoit réellement. Entrez dans une Alpina, c’est entrer dans un cocon luxueux élégant et discret. Recouvert de cuir spécifique, l’intérieur se distingue des BMW par son atmosphère exclusive. Les différents logos disséminés un peu partout, la plaque numérotée, les seuils de porte et les fonds de compteur bleus accentuent cet effet. Le sport cède sa place au confort et tout est fait pour faciliter la vie du conducteur. Aides électroniques, sièges chauffants et ventilés, volant chauffant, système Hi-Fi Harman et Kardon tout y est fait pour détendre le conducteur qui prendra plaisir à écouter un véritable concert à près de 322 km/h sur l’autobahn allemande. Mais un tel sentiment de relaxation ne pourrait l’être sans la technique, qui adopte une suspension adaptive entièrement revue offrant un confort plus qu’honorable pour la catégorie. Certes nous sommes encore un cran en dessous des références en la matière mais la suspension pneumatique avale les aspérités de la route avec aisance, malgré des jantes de 20 pouces avec pneus à faible hauteur de flanc, et procure une impression de flottement. Cette poursuite du raffinement et du confort d’utilisation se retrouve au niveau du moteur.

Le V8 4.4 litres de BMW, revu partiellement au niveau de la cartographie, des turbos et du système de refroidissement, vient apporter toute son onctuosité pour permettre de se déplacer rapidement sans effort. Les chiffres donnent le tournis : 608 ch 800 Nm et 3.5s au 0 à 100 km/h. Oui vous avez bien lu, un break à la fiche technique d’une supercar. Ce n’est pas pour rien que les Alpina sont souvent citées comme « les berlines les plus rapides du monde ». Mais cette force n’est pas seulement là pour la souplesse d’utilisation avec un couple délivré dès 2000 tr/mn, elle est aussi présente pour accompagner le deuxième visage de cette fabuleuse machine.

Break de chasse

Il ne faut pas oublier les origines compétitrices du constructeur qui se ressent largement une fois que le rythme s’accélère. En mode Sport, la suspension devient plus ferme en limitant le roulis, la direction se durcit suffisamment pour plus de précisions et la réponse moteur – boîte s’améliore et offre des passages rapides sans vraiment de latence. On notera juste la présence de simples boutons, en lieu et place des traditionnelles palettes, ce qui est dommage mais une option existe. C’est à partir de ce moment que le moteur montre son deuxième tempérament en offrant des accélérations dantesques qui vous collent au siège et un grondement aux notes de V8 américain. La puissance démesurée qui culmine à 6250 tr/mn et le couple de camion gomme aisément les plus de 2 tonnes de la voiture. Une véritable catapulte qui est aidée par une transmission intégrale intelligente favorisant la propulsion, notamment en Sport Plus. Et ce réglage se ressent lorsqu’il s’agit d’aborder les routes sinueuses. Le châssis est une réussite qui, allié aux Pirelli P-Zero spécialement développés et les roues arrières directrices, permet une vivacité à en faire pâlir des voitures de gabarit inférieur. Et comme la voiture n’est pas avare en retour d’informations, les virages seront toujours une partie de plaisir avec un train avant directeur et un arrière qui enroule telle une petite sportive. Heureusement, les ingénieurs ont doté la B5 de freins à disque aux dimensions généreuses (395 mm à l’avant et 398 mm à l’arrière) avec des étriers à 4 pistons, un mal nécessaire pour arrêter cette fougue sauvage. Bluffant !

0 à 100 km/h (s)
0
Puissance (ch)
0
Couple (Nm)
0
Poids en marche (Kg)
0

V8 4.4 Biturbo

BVA 8

Intégrale

Quand la route redevient rectiligne, il ne reste plus qu’à remettre le mode confort et la rage du moteur se transforme en une force tranquille qui laisse entendre le feulement feutré et agréable des 8 cylindres, eux-mêmes qui ont eu besoin de 16 litres de sans-plomb tous les 100 kilomètres sur notre parcours. Loin des 11,1 litres annoncés mais je vous avoue ne pas avoir trop utilisé le mode éco qui favorise la consommation avec, notamment, un mode roue libre.

Elle cache bien son jeu

Finalement, l’expression utilisée en introduction prend tout son sens car le niveau des performances ne se remarque que très peu à l’extérieur. En dehors du classicisme élégant de la Série 5 Touring, ont été ajoutées quelques subtilités qui font que seuls les connaisseurs pourront reconnaitre une Alpina. Pare-chocs revus pour améliorer l’écoulement de l’air, lettrage Alpina sur la lame avant, quatre sorties d’échappement et les mythiques jantes forgées à rayon, sont les seuls éléments distinctifs de ce break élégant. La discrétion est encore accentuée sur notre modèle par l’ablation des sigles et l’absence des lisérés latéraux caractéristiques.

Une M5 break ?

C’est donc définitivement une voiture de passionnés, qui propose un haut niveau de qualité et de performance. La recette du fondateur perdure toujours et s’adresse à des connaisseurs à la recherche d’une exclusivité qui n’est pas ostentatoire. Une auto qui a deux visages et qui sait tout faire, à la fois d’un confort royal en toutes circonstances mais aussi dotée de capacités dynamiques hors pair qui donneront le sourire à n’importe quel amateur de voiture sportive. C’est vraiment un tour de force que la firme de Buchloe a réalisé en annihilant le poids et le gabarit, ce qui permet d’être en confiance en permanence. Une auto réussie qui se savoure comme un grand cru, ça tombe bien, Alpina est aussi courtier en vins depuis 1979 et alimente une majorité des plus grands restaurants allemands ! Décidément, ils sont perfectionnistes jusqu’au bout et les quelques 1500 clients chaque année l’ont compris. Quand on a gouté à l’ivresse des Alpina, il est difficile de s’y détourner quand bien même il existe des versions siglées M plus épicées. Nul n’a besoin d’avoir une berline radicale de cette taille et l’argument de la piste est vite balayé en faveur de modèles plus légers qui seront plus enthousiasmants à conduire. C’est donc en ce sens qu’Alpina réalise un sans-faute.

Remerciements

Merci à la concession BMW Pelras pour la découverte de cette Alpina. Allez jeter un œil aux réseaux sociaux de cette concession remplie de passionnés.

Sachez que si l’exemplaire de notre essai vous donne envie il est disponible à la vente.

Discrétion 

Exclusivité 

Confort 

Comportement routier 

Sonorité

Agrément moteur

Freinage

Poids

100%
Degré de plaisir de conduite

Bielle & Piston,

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