ESSAI BMW Z4 30i M SPORT : LE MEILLEUR DES DEUX MONDES

Tradition et évolution ne sont pas des termes contraires, ils peuvent se marier pour façonner un objet mature. La BMW Z4 troisième du nom est un exemple concret. C’est toujours un événement quand un constructeur sort un véhicule qui est ouvertement axé sur le plaisir de conduite. Ça l’est d’autant plus, quand l’engin en question est un roadster biplace qui s’inscrit dans une lignée mythique. Mais l’engouement est en partie mesuré. Je sais que l’ancienne génération s’est écartée de la tradition pour plus d’embourgeoisement et je sais que les normes draconiennes actuelles rendent toujours plus complexe la conception d’une voiture à l’aspect pur et fun à conduire. Je rêvais d’un retour aux sources et ce rêve a été en partie exhaussé.

Un look à faire tourner les têtes

Au premier coup d’œil, la nouvelle Z4 fait honneur à sa lignée en retrouvant une capote en toile bien plus esthétique et en adoptant les proportions traditionnelles. Grand capot, places arrière reculées, épaules marquées, les ingrédients sont là. Mais comme dans une recette de cuisine il faut que l’exécution sublime les ingrédients. Ici, les designers ont œuvré comme un chef étoilé en nous concoctant un roadster à la fois élégant et racé. Les lignes sont tendues et relient parfaitement la face avant plongeante à l’arrière rehaussé. J’ai toujours aimé le design de la lignée Z qui s’est toujours distingué de la gamme classique. Seuls les optiques arrière font référence au reste de la gamme mais pour le reste l’exécution est différente. La traditionnelle calandre est ici étirée et permet l’affiliation avec la Z8 et la 507. C’est pour moi la plus belle exécution dans la gamme actuelle. Pour le reste l’ensemble se marie bien et donne au Z4 un look à la fois sportif et élégant notamment dans cette finition M Sport la plus courante. Mention spéciale aux phares qui lui donnent un regard félin. L’auto est basse, large et fuselée, de quoi en imposer sur la route et faire tourner les têtes. Ça tombe bien c’est ce qu’on attend d’une Z, un design distinctif et attrayant.

À l’intérieur en revanche, la distinction qu’on avait avec les anciennes générations a disparu. On retrouve ici, un intérieur au design similaire de celui des nouvelles série 1 et 3. Celui-ci demeure tout de même raffiné avec une atmosphère « sportchic » qui sied parfaitement à la Z4. Il y a de l’espace, les matériaux et l’assemblage sont très bons. Je regrette juste la touche d’exclusivité qu’avaient les anciens intérieurs. Mais à la vue de cet intérieur, j’ai eu peur, peur d’avoir une auto définitivement embourgeoisée, qui s’approche plus du cabriolet GT que du roadster ludique.

Le meilleur des deux mondes

La réponse est quelque part entre ces deux mondes. Le côté GT est indéniable de par son intérieur coquet, un coffre convenable, une interface multimédia à l’ergonomie bien pensée, un système Hi-FI Harman Kardon mais aussi par son lot de nouvelles technologies indispensables pour une auto de ce rang ( Affichage tête haute, feux de route automatique, régulateur de vitesse actif, Drive Assist, Pack Safety….). Aussi l’abandon purement et simplement de la boîte manuelle va dans ce sens. Mais que les amateurs de conduite dynamique se rassurent, la Z4 sait vous choyer sur la route.

J’ai eu le plaisir de côtoyer le Z4 pendant deux jours grâce à la concession BMW PELRAS. J’ai donc eu plus de temps pour l’apprécier sous tous ses angles sur les routes du Gers. Ici, point de 6 cylindres puisque nous avons eu la version milieu de gamme (30i), dotée d’un 4 cylindres 2,0L de 258 ch et 400 Nm de couple. Bingo, initialement la lignée des Z ne devait proposer que des 4 cylindres avant que le constructeur ne tombe dans la démence et nous propose le Z3M. On lui pardonne tant cette auto est fantastique. Revenons à notre sujet. Ce 4 cylindres a un avantage qui n’est pas des moindre, la légèreté. Moins de poids à l’avant équivaut à une meilleure répartition des masses et un meilleur comportement.

Un plaisir à son volant

Au volant, l’impression de légèreté se ressent. La voiture avale les virages avec facilité. Le train avant suit vos indications et se place là où vous le souhaitez. À l’inverse, il vous informe à travers la direction de ce qui se passe sur la chaussée. La direction électrique a un calibrage en mode Sport / Sport+ qui permet une remontée suffisante d’informations tout en se raidissant pour plus de précisions.

Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la voiture se montre vivante. Si la suspension en mode Sport permet de supprimer une bonne dose de roulis, les réglages ne sont pas typés circuit et des mouvements de caisse se feront sentir dans les virages accidentés. Pour moi ce n’est pas un point négatif, c’est l’essence même d’un roadster d’être communiquant. L’architecture propulsion est un vecteur de cette communication, le Z4 peut devenir joueur une fois les aides déconnectées. Le tout, reste prévenant même sur routes humides.

La tradition est renouée, l’empattement court donne l’impression dans certaines situations de conduire une voiture plus petite et plus agile. Mais la recette a évolué, pas en mal, puisqu’il est aujourd’hui possible de rouler confortablement dans une voiture qui sait éveiller vos sens quand le bitume se ressert. Le confort est omniprésent avec les sièges et volant chauffants, les nombreuses technologies citées plus haut, les différents modes de conduite (Eco / Confort / Sport) et la bonne insonorisation de la capote Mais le sport n’est pas oublié pour autant avec 3 modes de conduite dédiées (Sport / Sport + / Individual) qui modifient classiquement la cartographie de la boîte et du moteur, la réponse à l’accélérateur, la suspension, la direction et le son à l’échappement. Le must, le mode Individual qui permet de se concocter son propre mode.

Un moteur vigoureux qui sait chanter

Le moteur 4 cylindres se prête très bien à ce jeu avec du peps à tous les étages. Le couple est disponible très bas dans les tours (1600 tr/mn) et permet à la fois une conduite paisible mais aussi une conduite soutenue où la moindre relance ne fait pas peur à ce 2,0 litres (0 à 100 km/h en 5.4s). Il aime assez prendre les tours même s’il commence à s’essouffler vers 5 500 tr/mn. Un très bon petit moteur sans trop d’inertie. La boîte auto ZF à 8 rapports lui va comme un gant. Les passages des vitesses sont fluides et le mode manuel en conduite sportive est très bon avec peu de latence. J’ai été surpris du son en mode Sport qui est assez travaillé pour un 4 pattes et qui délivre une bande son assez rauque avec quelques retours et sifflement de turbo. Il est agréable à entendre quand on est décapoté. Mais au terme des 2 jours je pense qu’on peut s’en lasser assez facilement et cela ne remplacera jamais le son d’un moteur plus « noble ». Le freinage est suffisamment endurant avec une bonne attaque en utilisation sportive et les sièges M Sport vous maintiennent parfaitement tout en étant confortable.

À avoir dans son garage

Comme un au revoir, cette nouvelle itération de la Z4, qui semble être la dernière, fait la synthèse de deux mondes. Comme si les ingénieurs avaient pioché un peu dans chaque génération pour faire un baroud d’honneur. Une voyageuse élégante dans laquelle il fait bon vivre et qui vous transporte confortablement sur les longs trajets mais aussi une voiture au caractère joueur qui met son conducteur au centre avec des aptitudes dynamiques très bonnes s’inscrivant dans la tradition. Il n’y a qu’une chose à dire, si vous n’avez pas besoin de plus de places assises, foncez acquérir ce Z4 pour profiter d’une carrosserie en voie d’extinction et profiter du plaisir que procure une voiture élégante et plaisante à mener dans toutes circonstances.

Je remercie infiniment la concession BMW PELRAS pour leur confiance et le prêt de cette Z4. N’hésitez pas à faire un tour sur leur site et leurs réseaux sociaux.

Bielle & Piston,

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