Essai Ford Mustang GT : du plaisir à tous les étages

American way of life

C’est toujours un grand moment pour tout passionné d’automobiles d’essayer une icône, une voiture qui a su traverser les générations en gardant une aura certaine. La 911 et la Mustang en sont les exemples les plus célèbres. Mais aujourd’hui nous allons toucher du doigt le rêve automobile américain. Voiture lancée en 1964 pour répondre à la volonté d’émancipation de la jeunesse issue du baby boom, la Mustang est à l’origine simplement un petit coupé aux lignes modernes et doté de motorisations modestes (L6 de 101 ch et V8 de 164 ou 200 ch). C’est un Pony car qui deviendra un Muscle car avec l’arrivée des big-blocks et des fabuleuses variantes Shelby, mais là je ne vous apprends rien. Les générations se succèdent avec plus ou moins de succès et le design change au point de ne plus avoir de filiation, à l’inverse d’une 911.

La prise de conscience de leur passé par les constructeurs automobiles et le courant néo-rétro ont conduit à l’apparition de la Mustang MK5 rappelant ouvertement le dessin d’origine. À partir de là les versions se sont multipliées pour faire un clin d’œil à l’originale : Boss 302, Shelby GT 500, GT-Hertz, Bullitt….

Puis vient le moment du remplacement avec la nouvelle génération introduite en 2014 et restylée en 2017. L’esprit néo-rétro est toujours conservé avec l’intérieur, le profil ou encore l’arrière mais on sent de nouveau une fuite en avant vers un design qui ne restera pas immuable. Est-ce le bon choix ? L’avenir nous le dira mais j’espère que les prochaines générations ne deviendront pas de simples coupés au design générique.

Une Mustang, au premier coup d’œil

Et cette singularité, on s’en aperçoit quand les passants dans la rue, décrochent un sourire ou lèvent un pouce. Si on excepte quelques générations, une Mustang doit rester une Mustang. Un grand coupé permettant d’accueillir 4 passagers, des feux en 3 griffes, un regard perçant, des ailes larges et une calandre acérée. Notre Ford Mustang GT Fastback 2019 répond à ce cahier des charges. La face avant, que je n’aimais pas beaucoup en photo, fait très agressive et suggère la rage que délivre le moteur. L’arrière est un sans-faute avec les feux creusés, le bandeau noir et ce sympathique diffuseur englobant le nouvel échappement à 4 sorties. Le profil (4,789 m) est parfaitement équilibré et mélange subtilement élégance et sportivité avec des lignes à la fois douces et tendues. La voiture semble vouloir bondir à tout moment. Et puis que dire de cette ligne de toit fuyante si caractéristique. Pour moi c’est juste parfait, la voiture est bien assise et le design n’est pas trop exagéré contrairement à la tendance actuelle. Le ¾ arrière est la partie la plus réussite. 

Mais il aurait été dommage après un tel design de pénétrer dans un intérieur ressemblant à une simple Ford. Ici, le design est unique et reprend les codes de la première génération avec une planche de bord verticale et la double casquette caractéristique. Si la qualité globale et l’assemblage ont fait de nets progrès par rapport aux autres générations – merci la globalisation et l’internationalisation de la Mustang – l’ensemble reste quand même très perfectible mais on le pardonne quand on compare la grille tarifaire à celle de la concurrence. Et puis la Mustang c’est autre chose qu’un habitacle tiré à 4 épingles, c’est une voiture qui a une âme à laquelle on s’attache. L’habitacle accueillant, tout du moins pour les passagers avant, vous plonge tout de suite dans l’univers du cruising à l’américaine. Sièges électriques confortables, chauffants et ventilés (merci le pack confort), volant chauffant, aides à la conduite multiples (régulateur de vitesse adaptatif, aide au maintien dans la voie, assistance au freinage d’urgence, système de prévention de collision avec détection de piétons), boîte de vitesses automatique à 10 rapports (en option) et système multimédia Ford Sync III avec Apple Carplay et Android Auto. Tout est fait pour avaler des kilomètres dans un confort royal tout en écoutant, coude sur la portière, Mustang Sally de Wilson Pickett, via l’excellente sono B&O.Mais il aurait été dommage après un tel design de pénétrer dans un intérieur ressemblant à une simple Ford. Ici, le design est unique et reprend les codes de la première génération avec une planche de bord verticale et la double casquette caractéristique. Si la qualité globale et l’assemblage ont fait de nets progrès par rapport aux autres générations – merci la globalisation et l’internationalisation de la Mustang – l’ensemble reste quand même très perfectible mais on le pardonne quand on compare la grille tarifaire à celle de la concurrence. Et puis la Mustang c’est autre chose qu’un habitacle tiré à 4 épingles, c’est une voiture qui a une âme à laquelle on s’attache. L’habitacle accueillant, tout du moins pour les passagers avant, vous plonge tout de suite dans l’univers du cruising à l’américaine. Sièges électriques confortables, chauffants et ventilés (merci le pack confort), volant chauffant, aides à la conduite multiples (régulateur de vitesse adaptatif, aide au maintien dans la voie, assistance au freinage d’urgence, système de prévention de collision avec détection de piétons), boîte de vitesses automatique à 10 rapports (en option) et système multimédia Ford Sync III avec Apple Carplay et Android Auto. Tout est fait pour avaler des kilomètres dans un confort royal tout en écoutant, coude sur la portière, Mustang Sally de Wilson Pickett, via l’excellente sono B&O.

Du drag racing mais pas seulement

Elle ne renie pas ses origines de voyageuse capable de vous transporter de Chicago à L.A. par la route 66. Si par le passé, il fallait se tourner vers les versions siglées du Cobra pour avoir un comportement sportif, dorénavant la Mustang « de base » vous offre un comportement dynamique de haut niveau.

Alors certes ce n’est pas la version de base équipée de l’Ecoboost mais le comportement de la version GT est la grosse surprise de cet essai, je pensais me retrouver au volant d’une voiture lourde est assez pataude sur routes très sinueuses mais que nenni, la Mustang avale les virages avec aisance.

Une américaine qui tient le pavé, vous m’auriez ri au nez il y a quelques années mais aujourd’hui, les américains sont venus faire des stages en Europe pour comprendre notre attrait pour les voitures qui savent grimper un col de montagne en toute sécurité et en s’amusant. 

Pour la Mustang ce stage se traduit par l’abandon de l’essieu arrière rigide pour un essieu multibras. La Mustang passe dans le 21e siècle en adoptant pour la première fois 4 roues indépendantes (si on excepte la variante SVT Cobra R) avec en prime un différentiel à glissement limité. Oui les puristes et adeptes des drag race vont crier au scandale mais les consommateurs européens vont adorer et ça tombe bien puisque c’est la première génération à franchir officiellement l’Atlantique. Mais ce nouveau train arrière n’est pas le seul élément à venir égayer le comportement, il y a la suspension adaptative MagneRide (en option) qui fait des miracles en contenant le roulis.

Une Mustang dynamique, ce n’est plus un fantasme

En effet l’intérêt de cette suspension c’est de préserver le confort en mode Normal tout en permettant, en mode Sport, d’avoir une caisse plus fermement suspendue et donc davantage de précision. Vous vous surprendrez à attaquer très fort et passer tout aussi rapidement sur des routes dégradées, sinueuses et pas très larges. La péniche se transforme en ballerine et malgré le poids présent sur l’essieu avant, ce dernier s’inscrit très bien en virage et ne se montre jamais piégeur. Si sous-virage il y a, un petit coup de frein et la suspension et le différentiel prennent le relais pour vous remettre en quelques millisecondes sur votre trajectoire. En revanche le poids (1818 kg) se fait sentir au freinage avec un mordant assez faible à l’attaque de la pédale. Néanmoins, le système Brembo reste largement efficace pour un usage routier.

La direction aussi est étonnante avec une légèreté suffisante en mode Normal et une consistance nécessaire en mode Sport. Elle est plutôt directe et remonte pas mal d’informations pour une auto de ce gabarit. Une véritable machine à sensation qui dispose d’un grip phénoménal même en mode Circuit qui déconnecte les aides. Les Michelin Pilot Sport 4 sont bluffants d’efficacité et participent grandement à ce dynamisme.

L’essence de la Mustang

Et que dire du moteur ou plutôt du dinosaure en voie d’extinction qui permet de répondre à toutes les facettes de la ‘stang. Le V8 5,0 litres atmosphérique est énormément coupleux (529 Nm) et permet de rouler paisiblement sans efforts. Mais une fois que vous commencez à dépasser les 4000 tr/mn le moteur adopte sa personnalité sportive en vous délivrant une force telle que le poids de l’auto ne se fait que très peu ressentir. Le nez de la Mustang se lève et les roues arrière font passer l’ensemble des 450ch sans rechigner (tout du moins sur le sec) et le tout dans une symphonie à la fois rauque, grave et puissante. Un baryton qui a la voix libérée depuis l’adoption de l’excellent nouvel échappement actif. Mode Silencieux et même Démarrage silencieux pour les longs parcours et le maintient des bonnes relations avec votre voisinage, mode Normal pour un peu plus de son et mode Sport et Circuit pour les mélomanes. Quelle voix et quel moteur, cela justifie amplement son achat surtout à un tel prix et quand on sait que la concurrence allemande est passée à la suralimentation. Alors oui le passage à la pompe est fréquent avec une consommation de 13L/100 lors de notre essai mais un V8 atmosphérique ça se mérite !

L’expérience de conduite est accrue avec le restylage qui apporte son lot de nouveautés, comme une instrumentation entièrement numérique, du plus bel effet, qui change en fonction des modes de conduite. D’ailleurs les modes sont très variés et répondent à l’ensemble des besoins d’un potentiel possesseur de Mustang. On peut passer du mode faible adhérence ou normal, au mode sport + en passant par un mode drag race ou encore le My Mode qui permet de paramétrer ses choix de réglages. Ajoutez à cela une télémétrie complète permettant de mesurer tout de sorte de chrono et vous avez entre vos mains un jouet pour adultes.

Une troisième pédale et tout ira mieux

En revanche tout cet enthousiasme est muselé par la boîte auto qui se révèle parfaite pour un usage normal mais qui montre de cruelles lacunes en mode sportif. Ceux qui aiment bien contrôler le passage avec les palettes passez votre chemin car l’auto se révèle assez lente tant au passage qu’au rétrogradage. Et puis, par moments, la boîte reprend le contrôle sans que vous l’ayez vraiment voulu. Vraiment dommage… Heureusement il existe une boîte manuelle et je vous conseille vivement de l’opter pour avoir une voiture à la philosophie harmonieuse qui se montre vivante, attachante et engageante.

Le coup de coeur

Au terme de cet essai je peux donc dire que la Mustang de 6e génération est bien une Mustang. La recette unique est préservée avec un design distinctif, un gros moteur à l’ancienne et du confort. Mais comme toute bonne recette, il y a toujours à un moment des améliorations et ici la recette est embellie par l’apparition d’un comportement dynamique surprenant. En somme elle a tout pour plaire à un prix défiant toute concurrence et marque votre esprit à tout jamais en ne faisant qu’y penser. Une voiture coup de cœur qui a une âme et dont il faut surtout profiter, malgré un malus élevé, avant que la recette ne change par l’adoption d’une motorisation électrifiée.

Merci infiniment à Ford Auto Service pour le prêt et leur confiance ! N’hésitez pas à faire un tour sur leur site et leurs réseaux :

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Bielle & Piston,

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