La préparation automobile c’est l’ADN d’Abarth, depuis sa création en 1949 par un certain Karl Abarth. Un nom qui s’est forgé une réputation avec des lignes d’échappement à la sonorité singulière montées sur de nombreuses voitures (Alfa Roméo, Lancia, Porsche, Gordini…). Mais ce qui va le faire vraiment connaître, ce sont ses réalisations sur les Fiat 500 et 600 qui auront un véritable petit succès sur la route comme en compétition. Cet engouement attira l’attention de Fiat qui racheta le préparateur en 1971. À partir de cette date, seules les marques du groupe pourront passer entre les mains d’Abarth, notamment les Autobianchi et les Fiat. L’histoire s’arrête en 1987, et le nom Abarth tombe en déshérence avant de réapparaitre sur des noms de finitions au début des années 2000 (Fiat Stilo Abarth). Ce n’est que 20 ans après, en 2007 que le blason au scorpion (signe astrologique du fondateur) reprend ses lettres de noblesse en tant que société à part entière, toujours détenue à 100% par Fiat. Le premier projet réalisé est l’Abarth Grande Punto en 2007, mais la sortie de la toute récente 500 au style néo rétro ne pouvait échapper aux pinces du scorpion.
Ainsi est née en 2008, l’Abarth 500 qui est toujours commercialisée depuis 14 ans, après de nombreuses déclinaisons et évolutions.
Aujourd’hui, je vous présente la version la plus puissante, la 595 Competizione forte de 180 ch grâce à Auto Distribution Occitane.
Sur le papier, ce modèle de 2018, qui est en vente ici, a toujours l’ivresse du flacon originel. Fondamentalement, la 500 a très peu changé depuis 2007. Une réussite stylistique à laquelle, cette version restylée apporte juste un peu plus de technologie avec un écran tactile 7 ‘’ et des feux au centre creusé. Au passage, le kit carrosserie Abarth évolue pour devenir encore plus agressif. Pare-chocs avant plus large, avec lettrage Abarth, pour laisser passer plus d’air jusqu’au turbo, et diffuseur retravaillé avec déflecteur incorporant les diaboliques sorties d’échappement Record Monza à clapets. Le becquet et les bas de caisse gonflent aussi pour donner un aspect bodybuildé à cette petite caisse, posée sur des jantes Corsa en 17 pouces. C’est sportif, d’autant plus dans cette couleur voyante, jaune Modena. Les stickers latéraux ne sont pas là pour faire dans la discrétion et de toute façon, on ne peut pas vraiment passer inaperçu, surtout avec cette ligne d’échappement qui fait beaucoup plus de bruits que bon nombre de voitures de sport. On revient aux origines du préparateur avec un festival de son rauque, grave qui pétarade, grogne et siffle à la décharge du turbo. C’est fun et ça participe grandement au plaisir de conduire et on s’amuse à en profiter avec le toit ouvrant ouvert.
À bord, le sport est bien présent avec manomètre de pression du turbo, un magnifique volant cuir / carbone / alcantara, un pédalier en aluminium et quelques touches d’alcantara. Un compteur central au graphique sportif qui donne toutes les informations nécessaires. Ma version ne dispose pas des baquets Sabelt en option. À la place, une sellerie en cuir marron qui maintient suffisamment et qui a le mérite d’être plus réglable, pour trouver une position de conduite correcte. Contrairement au reste, la position n’est pas très sportive en n’étant pas assez basse. Elle reste avant tout, une Fiat 500 qui permet d’accueillir assez facilement quatre personnes.
Cependant, elle abandonne son côté voiture de ville avec un rayon de braquage médiocre due à ses gros pneus (205/40R17) et un amortissement ferme. C’est le gros point noir de l’Abarth, son inconfort sur les compressions. Dès que la chaussée est irrégulière, la voiture sautille. L’effet est accentué à haute vitesse sur les petites routes de campagne, ce qui conduit à réduire le rythme, tant elle peut se montrer désagréable. Il faut donc bien choisir les routes et préférer le billard pour virevolter.
L’analogie avec un kart ne s’arrête pas là avec une direction dure en mode sport et une accélération démoniaque. Le souffle du Turbo Garrett arrache les 1110 kg de l’Abarth pour lui offrir de belles performances, grâce aux 180 ch et 250 Nm de couple. Un moteur qui n’aime pas prendre les tours avec un rupteur qui s’enclenche à 6200 tr/mn. Sa plage de prédilection est entre 2500 et 4000 tr/mn avec une poussée telle, qu’on ressent le besoin de changer de rapport rapidement. Autrement, le compteur défile trop vite. Malheureusement, la fête est gâchée par la boîte robotisée à 5 rapports d’un autre temps. Elle rappelle furieusement les premières boîtes F1 de chez Ferrari avec, certes un passage de vitesse plus rapide, mais un agrément catastrophique. Il faut impérativement se mettre en mode manuel et passer les vitesses avec les palettes pour éviter les à-coups désagréables. On apprend à conduire différemment en lâchant l’accélérateur au passage de vitesse, comme sur une boîte manuelle. Très déroutant et surtout très frustrant. La boîte mécanique s’impose comme le meilleur des choix.
L4 1.4 Turbo
BVA 5
Traction
Le 0 à 100 km/h est effectué en 6.7 s, si l’adhérence le permet, car malgré le système de différentiel électronique TTC, l’Abarth a tendance à beaucoup chercher l’adhérence. L’effet est accentué sur les routes bosselées avec l’amortissement qui n’aide pas. On a tendance à se battre avec le volant pour garder la trajectoire, ce qui implique de l’engagement et donc une dose de fun en plus.
La direction, trop molle en mode classique, se durcit excessivement en mode sport rendant le tout artificiel. Il n’y a pas vraiment de remontée d’informations et on sent moins la précision du train avant. Les différents réglages font apparaitre du sous-virage dans de nombreuses situations. La faute encore à cet amortissement trop ferme qui, dans certains virages, met l’Abarth à l’équilibre sur 3 roues.
J’aurais aimé, un train arrière plus joueur qui enroule plus facilement. Néanmoins, sur son terrain de jeu, l’Abarth est véritablement un kart qui se faufile rapidement grâce à un empattement court et des pneus Michelin Pilot Sport 4.
Gros point positif pour le freinage, à l’excellent mordant et très endurant.
La 595 Competizione fait donc honneur aux origines du préparateur avec un cocktail de vitamines dans une petite caisse. Une voiture qui a beaucoup à offrir et qui reste très amusante à condition d’éviter les routes trop dégradées. Une philosophie qui s’approche grandement du kart avec ses avantages et inconvénients. Une petite sportive à part entière qui sera un futur collector avec le passage à l’électrique.
Merci beaucoup à Auto Distribution Occitane pour la découverte de cette boule vitaminée.
N’hésitez pas à aller suivre leurs réseaux, ce sont de vrais passionnés !
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