Qu’elle serait la seule et unique voiture que vous garderiez dans votre garage ? Cette question, tous les passionnés y ont eu le droit, mais quand on aime tout le spectre de l’automobile, le choix s’avère cornélien. Certains ne vont jurer que par les 911, d’autres que par les Ferrari. Personnellement, le choix se porterait sur une Aston Martin.
Connue de tous par la légendaire saga James Bond, Aston Martin c’est un peu le Graal de l’automobile. Des GT élégantes, intemporelles, qui ont un tempérament sportif. Mais voilà une Aston, c’est un peu comme un beau verre en cristal que personne n’ose acheter de peur de sa robustesse. Oui les Aston Martin font peur, à la fois sur la fiabilité mais aussi pour leur décote.
La culture d’entreprise du constructeur, explique aussi cette frilosité du marché. De par sa taille, le constructeur n’a jamais eu réellement les ressources pour développer régulièrement de nouveaux modèles. Ce qui fait que les modèles ont tendance à être en retard, technologiquement parlant.
Mais au-delà de ces considérations, une voiture de ce calibre est faite pour procurer des émotions et dans ce domaine, le constructeur de Gaydon a toujours excellé comme en témoigne la V8 Vantage que j’ai eu à l’essai.
Avec sa Vantage, Aston Martin a voulu s’émanciper de ses grandes GT 2+2 qui ont fait sa renommée pour conquérir de nouveaux clients. Stricte deux places, sa cible est l’éternelle Porsche 911. Mais cette Aston en réduction garde toutes les qualités de ses ainées.
Le design signé Henri Fisker reprend les traits de sa grande sœur, la DB9, avec des lignes plus musclées. Les hanches sont marquées, les lignes tendues donnant un aspect visuel de largeur, alors que la voiture reste relativement compacte avec 4382 mm de longueur et 1867 mm de largeur. Un dessin classe, d’une extrême justesse qui perdure dans le temps. Car oui, le modèle présenté est de 2005, date de lancement de cette génération. Seule l’antenne d’un autre temps dénote.
Ce que j’adore par-dessus tout, c’est ce subtil mélange de sport et de classicisme toujours bien dosé. Rien n’est surjoué et ça s’applique aussi, à l’ouverture des portes qui ne sont pas aussi spectaculaires que dans une Lamborghini, mais qui restent distinctives avec leur légère inclinaison vers le haut.
L’intérieur baigné de cuir, dégage une atmosphère unique qui fait ressortir la fabrication artisanale. Le luxe se distingue dans les détails, et la voiture en est truffée. Compteurs en aluminium s’inspirant de l’horlogerie avec un compte-tours inversé, frein à main positionné entre le seuil de porte et le siège conducteur ou encore la découpe du coffre qui rappelle la calandre en T inversé. Encore, une fois, c’est beau et intemporel et seuls les boutons en plastique de la console centrale rappelleront son âge. L’ambiance est indéniablement luxueuse, mais un esprit sportif règne avec une position de conduite très basse et un sentiment d’engoncement. Elle donne envie de la conduire.
À l’ancienne, j’insère la clé dans le contact et je presse le bouton qui trône au centre de l’habitacle. Le V8 4.3 litres atmosphérique se réveille avec un feulement mêlant aigus et graves. Malgré la conduite à droite, on prend vite confiance et la voiture communique avec vous. Les réactions de la voiture sont naturelles avec un excellent équilibre des masses (49:51) grâce, notamment, à un moteur reculé au maximum doté d’un carter sec permettant un meilleur centre de gravité.
Ce que j’aime avec les Aston Martin, c’est qu’elles ne se cantonnent pas à jouer le rôle de la grosse GT engourdie et pataude, une fois que la route se resserre. À contrario d’une Bentley, elles donnent envie de les solliciter sur les départementales de nos campagnes et ce d’autant plus que la baby Aston, présente un empattement raccourci.
Vos mains posées sur ce volant gainé de cuir, au touché agréable et dénué de commandes – chose rare aujourd’hui – dictent les faits et gestes de la Vantage. La direction à la fois légère et consistante procure un feeling naturel permettant de profiter pleinement d’un train avant accrocheur qui se place où bon vous semble. À l’approche d’un virage, l’excellent mordant du freinage va vous permettre de charger le train avant afin de tracer la trajectoire tout en délestant la poupe qui va venir se verrouiller sur des Potenza (235/40 av. 275/35 ar.). Ces pneumatiques permettent d’avoir une motricité hors pair, tout du moins sur le sec. Mais avec de tels pneus, la voiture à tendance à lire la route quand celle-ci est ondulée, ce qui nécessite un peu de vigilance.
La suspension allie souplesse, nécessaire pour en faire une GT digne de ce nom, et fermeté, ce qui participe à rendre la voiture plus vivante et décuple le ressenti des appuis dans les virages. Néanmoins, l’amortissement a été raffermi, par la suite, sur les versions S.
Un comportement enjoué qui serait gâché sans la présence de la très bonne boîte mécanique, six vitesses, aux débattements courts, fermes et précis, même si elle n’est pas parfaitement guidée. Un véritable plaisir à manier d’autant plus, avec un embrayage pas trop dur qui est facilement utilisable en milieu urbain. Il faudra juste s’accommoder d’un point de patinage assez haut. Cette boîte permet de piloter un formidable V8 4.3 litres de 385 ch présenté tel un chef d’œuvre quand on ouvre le capot. Ce V8 coupleux permet à la fois une conduite douce en mode crusing et des relances franches qui s’accélèrent au fur et à mesure que le compte-tours grimpe, jusqu’à 7300 tr/mn. Les doubles sorties d’échappement émettent un son en accord avec le comportement moteur. Discret en bas des tours, un hurlement caractéristique passant du grave à l’aigu, se fait entendre quand l’aiguille monte. Ajoutez à cela des bruits de transmission et quelques glougloutement et vous avez une symphonie dans la plus pure tradition britannique. Ces sonorités manquent aujourd’hui….
Alors oui, cette Aston Martin n’est clairement pas faite pour des trackdays mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Elle a été conçue pour démocratiser la marque et faire profiter, à un plus grand nombre, des qualités inhérentes à une Aston Martin. Classe, envoûtante et engageante, cette V8 Vantage vous plonge dans une atmosphère unique capable de vous transporter royalement à travers toute l’Europe, de vous faire plaisir sur les routes de montagne ou au fin fond du Yorkshire. Un mélange sport-chic addictif dont il est difficile de se séparer. Un rêve vient donc d’être réalisé et je remercie infiniment son propriétaire de sa confiance. Prochaine étape, essayer un modèle V12…
V8 4.3 L atmosphérique
BVM 6
Propulsion
Bielle & Piston,
1968, l’automobile et le cinéma montrent, aux yeux de tous, l’une des plus belles collaborations. De ce passé lointain reste une certaine Mustang Bullitt que j’ai eu la chance d’essayer.
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