L’artisanat et l’automobile ont toujours eu une longue histoire d’amour qui déchaîne les passions. Si aujourd’hui la conception artisanale a laissé place à de lourds processus industriels bien ficelés, il reste toujours quelques résistants. On pense bien évidemment à Pagani, à Singer ou encore Morgan, mais du concept à la réalité il y a toujours un fossé. Chaque année offre son lot de revival, de concept alléchant sur le papier, mais qui ne dépassent pas le stade du virtuel ou de la maquette. Il est donc assez rare de voir concrétiser un projet et aujourd’hui l’un d’eux se trouve devant moi.
Grâce au Comptoir Automobile du Reflet situé près de Bordeaux, j’ai la chance de pouvoir vous présenter la Jannarelly Design-1. C’est l’idée de deux Français installés à Dubai, l’un designer qui a œuvré sur les hypercars de W Motors, Anthony Jannarelly, et l’autre, un ingénieur spécialisé dans les bateaux et les matériaux composites, Frédéric Juillot. Le concept est simple, faire revivre les roadsters sportifs des années 50 – 60. Si Mazda, a souhaité ressusciter le roadster accessible avec sa MX5, ici on parle de véhicules qui ont couru en compétition comme les AC Cobra ou autres Ferrari. Dans l’enceinte du Circuit de Bordeaux Mérignac, que je remercie chaleureusement pour m’avoir ouvert les portes, elle est dans son élément. Elle respire la compétition et la ligne de la Jannarelly est plus qu’évocatrice. Long capot et ailes échancrés à la manière d’une 250 TR, ailes arrière galbées et petits arceaux chromés comme sur une AC Cobra. Un savant mélange de style qui permet à Anthony de signer l’une de ses plus belles réalisations. Elle porte bien son nom. Une voiture 3 en 1 disponible, sans pare-brise, avec pare-brise et avec hard-top, comme notre modèle du jour. Chacune a sa propre personnalité et proposent toutes, une configuration à la carte qui se limitera à vos seules envies. En tout cas la mienne serait sensiblement proche de celle d’aujourd’hui, tant la configuration est à la fois sportive et élégante. Les parties en carbone se marient parfaitement avec le blanc souligné en son centre par une bande française rappelant les grandes heures de la compétition automobile. L’intérieur en cuir cognac contraste comme il faut, elle est parfaite.
Cette pureté stylistique est une œuvre d’art sans compromis qui ne cherche pas l’ergonomie. D’ailleurs, le mot ergonomie n’est-il pas lié à notre société moderne ? Ici, on est comme dans les années 1960. Pour ouvrir la porte, c’est avec une lanière depuis l’intérieur. Pour entrer dedans, il faut se glisser après avoir enjambé le châssis tubulaire. Une fois harnaché dans ces splendides baquets relativement confortables, il n’y a face à vous que trois compteurs, pas très lisibles, et quelques boutons à bascule qui ponctuent une magnifique pièce en carbone faisant office de tableau de bord. Assis très bas, notre vision pointe sur le long capot et sa prise d’air. On est comme dans un cocon et contrairement à certaines anciennes, la position de conduite est idéale du haut de mes 1m70, avec le siège réglable. Je n’ai qu’une envie, actionner la gâchette pour démarrer le V6 3.5 L atmosphérique qui équipait une certaine Nissan 350Z.
V6 3.5 L Atmosphérique
BVM 6
Propulsion
Ce moteur situé à l’arrière, et non devant comme le design le suggérait, lui va comme un gant. Authentique, robuste et sonore, il catapulte les 850 kg de la Jannarelly à 100 km/h, en 3.9s. Light is right. La réponse à l’accélérateur est immédiate et offre une poussée linéaire jusqu’à 6800 tr/mn. On peut donc rouler sur le couple si on le souhaite, mais quand on vient d’acquérir ce type de jouet, c’est pour s’amuser et s’offrir une bonne dose d’adrénaline à chaque sortie. Pour cela, il faut écraser la pédale pour ouvrir les clapets de l’échappement et entendre hurler le 6 cylindres qui relâche en même temps des vapeurs d’hydrocarbure. Chaque accélération vous plaque au fond du siège et au fur et à mesure que le compteur s’envole, on ressent le travail aérodynamique de la lame avant qui vient plaquer la proue. C’est primordial, car avec la majorité du poids à l’arrière la voiture serait trop instable. L’ambiance est réellement à l’ancienne et la voiture intimide. Dénuée de toutes aides électroniques, il n’y a que vous et vos compétences pour la contrôler. C’est une voiture qui vit et qui se ressent à chaque instant. Le châssis ferme et la direction non assistée assez lourde, suivent toutes les aspérités de la route. Je suis passé sur une portion entièrement refaite et je ressentais la moindre ondulation à travers le volant. Chaque organe mécanique implique le conducteur un peu plus dans la conduite. Le freinage non assisté oblige à écraser de toutes ses forces la pédale pour arrêter la voiture, la boîte de vitesses idéalement précise et guidée permet de jouer avec les notes du V6. C’est du sport !
Le voyage temporel est saisissant et fait oublier les défauts, qui tout comme sur une voiture ancienne, font leur charme. Oui, elle ne braque pas, oui l’ergonomie n’est pas parfaite, mais c’est ce qu’on lui demande.
Cette Design-1, c’est une ode à la conduite, à la passion automobile qui vous fait sentir vivant à son volant. Un véritable coup de cœur qui attend son homologation en France. Merci à Jannarelly de nous faire rêver et d’avoir osé sortir une voiture à contre-courant des tendances actuelles. Le hic, seulement 499 chanceux pourront vivre cette expérience pour un tarif d’environ 100 000€. Le prix d’une voiture unique, sensationnelle et collector à en devenir.
Merci infiniment au Comptoir Automobile du Reflet pour la découverte de cette merveille. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à les contacter via leurs réseaux sociaux (cliquez sur les icônes en dessous).
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