Essai VW Gol GT 1.8 : la Golf GTI brésilienne

Voyager, se déplacer, c’est bien le propre de l’automobile, mais telle une capsule temporelle, la voiture permet aussi de voyager dans le temps. Un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, celui des bombinettes sportives.

Bem vindo ao Brasil

C’est avec un grand enthousiasme que j’aborde ce comparatif qui fleure bon une époque révolue et qui m’a toujours fascinée, lorsqu’une compacte sportive faisait rêver la majeure partie de la population. L’engouement est encore plus fort en présence d’une voiture inconnue pour les Européens, la VW Gol prêtée par un garage spécialisé dans l’importation de voitures brésiliennes : Wheelbox. Oui, vous avez bien lu, le F ne manque pas à l’appel, ce petit coupé gris au look de Scirocco ou de Polo, c’est selon, est un pur produit brésilien conçu et fabriqué par VW do Brazil. Présentée en 1980, cette VW avait pour objectif de remplacer, à terme, la Fusca (la Coccinelle de chez nous). Le succès arriva très vite et le modèle s’offrira même le luxe de s’exporter jusqu’aux Etats-Unis.

Comme son nom le laissait présager, son but (« gol » en portugais) a été atteint avec aujourd’hui plus de 10 millions d’exemplaires écoulés à travers six générations. Un véritable bestseller.

Initialement, la Gol était proposée avec les moteurs de la Fusca, ce qui en a fait la seule VW avec moteur refroidi par air monté à l’avant. Mais ces motorisations faisaient tache dans une voiture aux lignes modernes, et les performances étaient médiocres ce qui a conduit à rapidement adopter des moteurs plus modernes hérités de la Passat. Avec le succès que rencontrait la Golf en Europe et notamment, sa version GTI, il a été rapidement décidé de concevoir un modèle sport pour le Brésil. De là est née la Gol GT, première version pimentée de la Gol, sortie en 1984.  Il n’en fallait pas moins pour que je la compare à l’initiatrice du genre, celle qui fut aussi la première version délurée de la Golf, la GTI.

Le F qui fait la différence

De prime abord, les deux voitures partagent les mêmes ingrédients stylistiques interprétés différemment. Si la Golf signée Giugiaro se reconnaît entre 1000, le dessin de la Gol s’inspire d’un mix entre une Scirocco et une Polo coupée et présente une allure plus élancée, plus sportive. Dans tous les cas, le design reflète parfaitement les eighties avec l’absence de rondeur. Même constat à l’intérieur, avec des tableaux de bord rigoureux aux lignes droites. Là encore, la Gol parait plus sportive avec une planche de bord plus horizontale et des sièges Recaro.

En revanche, les deux compactes à hayon se rejoignent sur les détails. Liserés rouges qui entourent la calandre (celui de la Golf est en cours de changement), pommeaux de levier de vitesse type balle de golf très agréables en main, logos évocateurs du blason sportif, phares additionnels et jantes dédiées.

D’apparence similaire, elles sont pourtant opposées dans leur conception et philosophie. Car oui, un F et I en moins emportent de nombreuses différences. Bien qu’elles possèdent toutes deux un 4 cylindres 1.8, chacune adopte leurs spécificités. Injection et position transversale avant sur la Golf contre carburateur double-corps avec une position longitudinale avant pour la Gol. Le match de la puissance et du poids est gagné par la Golf avec ses 112 ch et 890 kg contre 99 ch et 934 kg pour la Gol.

Ces différences se ressentent sur la route. La Gol a une sorte de double personnalité. L’environnement de la voiture est sportif avec une position de conduite basse, qui est au demeurant très bonne, une boite de vitesses plus lourde à manier et une sonorité rauque très agréable.

Golf GTI
Gol GT
Golf GTI
Gol GT

En revanche, une fois sur la route, la Brésilienne se montre moins nerveuse. Le moteur, qui partage le même arbre à cames que la GTI, va être plus lent dans les montées en régime. En bas du compte-tours, il dévoile sa rondeur agréable en ville qui se transforme au delà de 3500 tr/min, en une poussée plus franche agrémentée d’une sonorité virant aux aiguës.

Dans le sinueux, la Gol s’est montrée floue à l’inscription et sous vireuse, si on a le pied trop lourd. Néanmoins, cette imprécision est à nuancer, car le modèle fraîchement débarqué du Brésil est dans son jus. Elle est donc, en cours de réglage pour la remettre d’aplomb avant de la vendre. Je ne doute pas de son caractère sportif, et des compétences des ingénieurs qui ont pourvu la Gol d’une suspension et direction recalibrées ainsi que d’une barre stabilisatrice plus épaisse. De ce que j’ai pu voir, le châssis a un potentiel dynamique intéressant, la Gol mettant en confiance rapidement grâce à une bonne tenue de cap et une stabilité en virage exemplaire. 

En montant dans la Golf, c’est presque le jour et la nuit, la position de conduite est moins sportive avec une assise plus haute et un tableau de bord plus massif. La légèreté de la GTI se ressent que ce soit dans la direction ou dans le maniement de la boîte. L’injection et la puissance accrue permettent des relances plus franches et une souplesse en milieu urbain. Bien que la direction reste un peu floue au point milieu, on ressent rapidement le train avant qui se verrouille laissant de la liberté au train arrière pour pivoter légèrement. C’est fun, amusant, bref c’est ce qui a fait la légende de ce blason. En revanche, le freinage met moins en confiance que dans la Gol avec une pédale peu mordante en attaque.

Cultiver l’ADN du sport

Elles partagent donc le même logo, mais les plus de 9000 kilomètres qui les séparent en font des voitures différentes. La Gol est plus typée grand tourisme dans son comportement globale alors que la Golf appelle plus à arsouiller dans un col de montagne. Mais quel plaisir de rouler dans ces deux voitures qui me font regretter cette époque où les sensations n’étaient pas lissées et où la personnalité de chaque voiture était plus marquée.

Si le logo GTI emportera sûrement la ferveur de tous, la Gol reste une voiture amusante qui vous transporte dans une atmosphère différente avec son bruit métallique de boîte à chaque changement, à la manière d’une Ferrari, et ses odeurs d’alcool provenant de sa carburation à l’éthanol. On se voit déjà en train de flâner sur la côte du Nordeste, les vitres baissées pour profiter de son ronronnement.

Une voiture unique en Europe, très bien conservée qu’il faut saisir sans plus attendre.

Merci à Wheelbox pour cette exclusivité. Si ce modèle vous intéresse ou si vous souhaitez acquérir un véhicule Brésilien, n’hésitez pas à les contacter.

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Bielle & Piston,

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