Nous vous parlions récemment d’Hispano Suiza qui a effectué sa renaissance à travers deux marques, et bien aujourd’hui nous vous proposons de découvrir une autre marque qui a resurgi du passé et qui se nomme ATS pour Automobili Turismo e Sport. Cette marque ne vous dit peut être rien, mais on ne va pas vous blâmer car ATS a eu une vie éphémère. Créé par Carlo Chiti et Giotto Bizzarini en 1962, à la suite d’un différend au sein de la Scuderia Ferrari, ATS disparaîtra à la fin de l’année suivante après avoir participé brièvement à la F1 et après avoir créé une auto de route, la 2500 GT.
C’est cette dernière qui est le vecteur de la renaissance. La 2500 GT fut en avance sur son temps mais fut aussi un échec. En avance sur son temps car elle était équipée d’un V8 2,5L de 220 ch (3,0L et 300ch pour les deux exemplaires de GTS) en position centrale arrière ce qui était une première pour une voiture italienne et ce bien avant la Lamborghini Miura. Elle disposait aussi d’une suspension à double triangulation à l’avant comme à l’arrière, de roues indépendantes et de quatre freins à disques. Mais ce fut échec car seulement 12 exemplaires ont été construits.
Si la marque tente de revenir depuis 2012, c’est en 2015 au salon Top Marques de Monaco qu’on retrouve les prémices de la renaissance de la marque. Un concept nommé tout simplement ATS 2500 GT, est présenté avec un design néo-rétro.
Il a fallu attendre 2017 pour enfin voir quelque chose de concret, avec la présentation de l’ATS GT née du fruit de la collaboration entre un magnat de l’automobile Daniele Maritan et le designer Emanuele Bomboi. Comme souvent avec ces petits constructeurs, les ingénieurs ne partent pas d’une feuille blanche et utilisent un modèle déjà existant, comme base de travail.
Pour l’ATS GT c’est la Mclaren 650s qui joue ce rôle en lui offrant l’ensemble de sa structure et de son V8 biturbo de 3,8L qui passe à 730 ch ou 830ch avec le ATS Corsa Package. Cette base permet de reprendre les codes de la 2500 GT avec un moteur V8 en position centrale arrière. S’agissant du design extérieur, si la filiation avec la Mclaren peut s’apercevoir avec les rétroviseurs et la partie pare brise / toit, tout le reste est inédit. En effet, au delà d’un simple recarrossage il y a eu un réel effort de fait pour la rendre unique. La volonté de filiation avec la 2500 GT se perçoit avec la face avant qui dispose d’optiques effilées mais qui manquent de personnalité et aussi par la custode qui essaye de recréer celle de son aînée qui est atypique.
L’arrière quant à lui, se pare d’un énorme diffuseur et de deux feux ronds. On peut aussi reprocher le manque d’originalité avec des comparaisons possibles avec d’autres productions mais je trouve, à titre personnel, que c’est la partie la plus réussie. Le tout est homogène et à la mérite de ne pas tomber dans l’exubérance comme on peut le voir chez d’autres constructeurs.
Là où il y a un réel travail pour se distinguer de la Mclaren c’est dans l’habitacle. On se croirait dans un concept car ! Mention spéciale pour la partie centrale que j’adore avec les trois petits cadrans qui accueille en son centre une montre à aiguilles. Le soucis du détail est présent avec d’une part, des matériaux nobles comme l’Alcantara, de l’aluminium brut ainsi que du carbone et d’autre part, avec la tringlerie de la boîte séquentielle qui est apparente. Le seul reproche à faire pour moi, ce sont les compteurs qui ne sont pas très bien intégrés avec cette « tablette » posée en biais. Sinon, comme pour l’extérieur, il n’y a pas de chichi, c’est épuré et l’ensemble est homogène.
Pour finir, fin 2018 la marque a présenté la version Launch Edtion limitée à 12 exemplaires (un hommage surement) et facturée environs 750 000€.
Préparez-vous à découvrir deux roadsters anglais emblématiques qui seront mis en vente aux enchères le 12 septembre prochain à Toulouse.
Mclaren Elva, le regard dans le rétro par Mclaren !