Essai Renault Megane 4 RS : la dernière du genre

L’histoire des compactes sportives de la marque au losange, n’est pas toute jeune. C’est au milieu des années 1980, que la saga démarre avec les fameuses Renault 9 et 11 Turbo. Par la suite, les différentes générations ont eu le droit à une version plus sportive, mais c’est réellement au milieu des années 2000 que Renault Sport a écrit ses lettres de noblesse avec la Megane II RS R26-R. Depuis, la Megane remet en jeu, à chaque génération, son titre de reine des tractions. Toutes les présentations sont accompagnées d’un fort engouement et la dernière n’a pas échappé à la règle en 2017. Renault Sport a mis tout son savoir-faire pour concocter une sportive à la carte avec une gamme diversifiée : châssis Sport ou châssis Cup ; boîte double embrayage ou boîte manuelle ; moteur 280 ch ou 300 ch.

La fin d’une épopée

Malheureusement, cet engouement est aujourd’hui teinté de tristesse avec la réorganisation du groupe Renault et la fin de Renault Sport au profit d’Alpine qui va devenir 100% électrique. Cette Megane RS est donc la dernière sportive Renault thermique… Avec cette annonce, j’avais encore plus envie de l’essayer et mon souhait s’est réalisé grâce à Auto Distribution Occitane. Situé à Léguevin et à Toulouse, A.D.O c’est une équipe de passionnés en charge d’une agence Renault depuis 1994, mais aussi d’un parc de véhicules d’occasion multimarque.  

La Megane RS qui m’est proposée est une version de 2018 avec le châssis Cup, la boîte manuelle et le moteur 1.8 L 280 ch (voir l’annonce). Dans cette configuration Rouge Flamme, jantes Interlagos noires, elle est somptueuse. Sur cette génération, les ingénieurs ont évité les écueils de la 3 RS et ses extensions d’ailes, avec un kit carrosserie dédié qui donne un aspect qualitatif et musclé. Contrairement à une 308 GTI qui reste très sage visuellement, la 4 RS se dévergonde avec des pare-chocs inédits, des ailes galbées et des voies élargies. L’énorme échappement central annonce la couleur. Personnellement, je trouve le design équilibré. Il allie sportivité nécessaire et discrétion, à condition d’opter pour une couleur un peu moins voyante.

Cette sportivité se retrouve à l’intérieur avec des baquets enveloppants qui maintiennent bien, un volant sport en cuir et quelques badges Renault Sport. Je suis moins fan du style de la planche et une 308 GTI fait plus qualitative en comparaison, mais ce détail est vite oublié une fois le moteur démarré.

Un chant d’adieu

Ce millésime 2018, a la chance de ne pas être doté d’un FAP et permet de ronronner copieusement. Là encore, on est loin d’une 308 GTI assez discrète. Dans les modes les plus sportifs, l’échappement émet plus de basses au ralenti et pétarade copieusement au lever de pied à certains régimes. Même s’il reste plus feutré à l’intérieur, à l’extérieur, la RS se fait remarquée. Néanmoins, en mode Sport et Race un faux son émane des haut-parleurs. Heureusement, il est désactivable pour entendre seulement sa vraie voix. Echappement, admission et décharge du turbo, la bande son est festive et l’ambiance course est bien présente. On pourra relever un manque de caractère, mais aujourd’hui avoir un 4 cylindres qui n’est pas aphone est déjà une prouesse.

Plaisir garanti

Une bande son qui est à la hauteur de son comportement, lui aussi très sportif. À l’heure de mon essai, l’exemplaire d’occasion qui totalisait presque 18 000 km avait des pneus en fin de vie ce qui change quelque peu le comportement d’origine. La motricité en a souffert avec une puissance qui a du mal à passer au sol sur les trois premiers rapports. Les remontées de couple sont assez violentes malgré le différentiel à glissement limité, mais ça lui donne du caractère supplémentaire. Globalement, il faut s’occuper du train avant très directeur qui suit toutes les aspérités de la route. Sur les routes dégradées, il a tendance à vous emporter dans une direction opposée. Les informations remontées sont nombreuses et participent activement au plaisir de conduite. Le châssis Cup est sans doute le coupable avec des suspensions raffermies qui, il faut le dire, apporte de la raideur. Même en mode confort, les trous et autres ralentisseurs donnent lieu à des secousses sèches. À plus haute vitesse, cette raideur se dissipe un peu plus pour laisser place à l’efficacité. Bien aidée par le différentiel à glissement limité et l’excellent système 4Control (4 roues directrices) qui tourne dans le sens inverse des roues avant jusqu’à 60 km/h (100 km/h en mode Race) et dans le même sens au-delà, la Mégane est redoutable d’efficacité et a une faculté à enrouler les virages, qui est jouissive.

0 à 100 km/h (s)
0
Puissance (ch)
0
Couple (Nm)
0
Poids en marche (Kg)
0

L4 1.8 16s Turbo

 

 

 

BVM 6

 

 

 

Traction

Imperturbable dans les longues courbes, elle devient plus joueuse lors de virages plus serrés. J’ai réussi à perdre le train arrière dans une épingle. Son seul défaut, c’est de passer trop vite les virages, le compteur défile grâce à l’excellente santé du 1.8 L qui charge son turbo vers 2500 tr/mn avant de lâcher les chevaux jusqu’à 6500 tr/mn. Malgré tout, il n’aime pas trop prendre des tours et l’envie de passer le rapport supérieur interviendra souvent avant 5500 tr/mn. Les 280 ch et 390 Nm sont donc largement suffisants pour se faire plaisir et déplacer les 1407 kg. Le châssis Cup apporte avec lui un autre élément indispensable à une conduite intense, des freins bi-matière plus légers (bol en aluminium et plateau en fonte) à l’excellent mordant. En plus d’offrir un meilleur refroidissement, l’endurance est excellente et le ressenti à la pédale bien dosé.

Le sixième sens

Ces sensations grisantes n’auraient pas eu la même saveur sans la boîte manuelle à six rapports aux débattements très courts et au guidage précis. Les rapports s’enclenchent à la volée, avec un ressenti métallique à chaque passage. Je regrette quelques accros pendant certains changements et l’aspect plastique du pommeau de vitesse. Cependant, le fait de lâcher une main du volant quand la motricité est précaire et que la voiture veut vous sortir de la trajectoire, rajoute des sensations et un sentiment de satisfaction quand on repose sa main sur le volant.

C’est sur ce point précis que je souhaite clôturer mon essai. La réputation de Renault Sport n’est plus à faire. Ils ont réussi à concocter une voiture à la fois efficace, mais qui implique son conducteur. Ses concurrentes peuvent être aussi efficaces, mais ont souvent moins de caractère en lissant les sensations. Une voiture à consommer d’urgence surtout dans une telle configuration. Je suis encore plus triste de la disparition de Renault Sport après cet essai…. Quelle aventure !

Remerciements

Merci infiniment à Auto Distribution Occitane pour la découverte de cette traction mythique. N’hésitez pas à aller suivre leurs réseaux, ce sont de vrais passionnés !

Design 

Boîte de vitesses

Sonorité 

Efficacité 

Freinage

Voiture qui se prend en main

 

Confort

La dernière du genre…

 

100%
Degré de plaisir de conduite

Restez connectés

Abonnez-vous à ce blog par e-mail.

115 ch, 1070 kg et 3,6 mètres de long. Une fiche technique qui rappelle furieusement la Golf GTI originelle.

Lire la suite

Un SUV hybride disponible en 4 roues motrices et fabriqué en France. Voici la promesse alléchante de la nouvelle Toyota Yaris Cross.

Lire la suite