On ne présente plus la 205, ce sacré numéro qui a sauvé de la faillite le constructeur sochalien. Produite entre 1982 et 1998 à plus de 5 millions d’exemplaires, elle est la deuxième Peugeot la plus vendue de l’histoire. Un véritable succès qui a vu naître de nombreuses déclinaisons, notamment sportives avec la fameuse GTI (Grand Tourisme Injection). La cible à abattre, une certaine Golf GTI qui cartonne en Europe. La recette est simple, un petit moteur vigoureux dans une caisse légère et agile.
Sa réputation est telle qu’elle ferait partie des voitures les plus enthousiasmantes à conduire selon certains gentlemen drivers avide de voiture en tout genre. Il ne m’en fallait pas plus pour que ce monument de l’automobile française soit dans ma short list des voitures à essayer.
Le rendez-vous est pris chez ETS Deloher, à Perpignan, pour découvrir la GTI. Initialement dévoilée en 1984 avec le moteur 1.6 L 105 ch (type XU), elle évolue rapidement, dès 1985, avec un kit proposé par Peugeot Talbot Sport (PTS) portant la puissance à 125 ch. L’année 1986, introduit le 1.6 L 115 ch à la place du 105 ch et inaugure l’inédite version 1.9 L d’une puissance de 130 ch (122 ch avec le catalyseur).
La 205 qui m’est proposée est un peu spéciale. Elle est l’une des premières produites, mais à l’ouverture du capot, on découvre la dernière évolution du moteur avec le 1.9 L 130ch. Il y a donc eu un échange de moteur et les puristes vont surement hurler en lisant ces lignes. Pour vous rassurer et vous garder parmi nous, il faut savoir qu’elle sera bientôt remise d’origine et qu’en l’état, elle se présente comme la configuration idéale. Les premières versions avaient des boîtes de vitesses avec des rapports plus courts que ceux présents sur les 1.9 L, pour des raisons de normes de pollution. L’association de la boîte courte avec la version la plus puissante révèle une autre facette de ce moteur. Une véritable petite bombe idéale pour les rallyes et ça tombe bien, les Pyrénées-Orientales regorgent de routes de montagne. Direction le Col de Mollo qui surplombe la côte en offrant des paysages de carte postale. Ce qui vient tout de suite à l’esprit, dès qu’on passe la porte, c’est sa position de conduite qui n’a rien de sportive. On pourrait se trouver dans une 205 GRD qu’on ne serait pas étonné. Le siège est haut et le volant assez bas. C’est souvent typique des années 80, mais cette déconvenue se dissipe rapidement avec le logo GTI qui trône sur le volant. Le charme opère tout de suite et encore plus au démarrage avec son silencieux qui délivre une sonorité rauque.
Avant d’attaquer les routes sinueuses, je me familiarise avec la GTi sur voie rapide et ce qui frappe, au premier abord, c’est sa légèreté avec une réponse à l’accélérateur immédiate et une prise au vent, même à 110 km/h, qui décuple les sensations. Les commandes sont légères et la voiture vit beaucoup avec ses suspensions assez souples.
À l’approche des virages, la légèreté de la direction ne se retrouve pas à basse vitesse en étant lourde, mais la précision reste, ce qui implique de donner un peu plus de sa personne à l’approche des épingles. À l’heure des voitures aseptisées, je ne peux que m’en réjouir. C’est véritablement sur ces routes que la magie opère. L’association de la boîte courte avec les 130 ch est merveilleuse et permet de bondir rapidement de virage en virage. Déjà vigoureux en bas des tours, le moteur s’exprime pleinement à partir de 3000 tr/min avec une sonorité rageuse à l’approche de la zone rouge. Le son qui réverbère sur la falaise avant de pénétrer l’habitacle à travers les fenêtres et le toit ouvrant, vous transporte immédiatement dans une ambiance course. J’en ai encore la chair de poule !
L4 1.9 L Atmosphérique
BVM 5
Traction
Le savoir-faire des constructeurs français en matière de dynamisme n’est pas usurpé. Si elle prend une bonne dose de roulis par rapport aux standards actuels, l’ensemble est précis avec un train avant qui se place bien à condition d’avoir suffisamment freiner pour le verrouiller. Au demeurant, le freinage est parfaitement dimensionné pour une utilisation sur routes ouvertes avec un bon mordant, malgré la présence de tambours à l’arrière. Sur des enchainements plus rapides, on ressent immédiatement ce qui a fait la renommer de la 205 GTI avec son arrière mobile qui souhaite passer devant à chaque instant. Je n’imagine pas sur le mouillé et je comprends mieux le nombre d’exemplaires qui ont fini dans le tas. Il suffit juste de bien verrouiller le train avant en entrée de courbe et elle ne se montrera jamais piégeuse et communiquera parfaitement toutes ses réactions. Une vraie pépite automobile qui donne le sourire aussi bien à son conducteur qu’aux passants. En circulant dans le centre de Port-Vendres, avant un arrêt photo avec une autre représentante de la voiture plaisir, les visages s’illuminent à son passage.
La GTI ravive les souvenirs d’une époque où les petites voitures de sport séduisaient de nombreux foyers. Sur le retour, les routes moins dynamiques et la circulation plus dense ont mis en avant que cette version reste une excellente 205, c’est-à-dire une citadine confortable et utilisable tous les jours.
Difficile de laisser les clefs après une telle journée. Véritablement addictive, elle enthousiasme à chaque instant et récompense votre implication à son volant. Une voiture agréable au quotidien qui présente un caractère bien trempé quand on la pousse dans ses retranchements. Je comprends mieux sa réputation, et je n’ai qu’une chose à dire, j’en veux une !
Merci au garage ETS Deloher, spécialisé dans la réparation et la restauration de véhicules anciens, pour la découverte.
Bielle & Piston,
A l’heure de la disparition des petites GTI, la version sportive de la Fiesta revient pour notre plus grand bonheur.
Derrière le nom Jensen, il y a l’histoire de deux frères qui ont produit des voitures emblématiques, dont cette Interceptor qui est assurément la plus connue.