Essai Ford Fiesta ST : à consommer sans modération

43 années que la Fiesta sillonne nos routes et rend service à des millions de personnes. Presque autant que la Fiesta sillonne les circuits et routes de campagne dans sa version délurée, qui a évolué au fil du temps. Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’essayer pendant une journée la nouvelle monture, la Fiesta ST MK 8 grâce à la concession Ford Montaudran.

9h00, arrivée à la concession Ford Auto Service, je suis très impatient d’essayer cette voiture surtout quand les essais que j’ai lus étaient dithyrambiques et que certains parlent d’une baby Focus RS.

Il faut savoir que la Fiesta ST est disponible en deux niveaux de finition (Pack et Plus) et ironiquement le premier niveau est celui le plus sportif. Pourquoi plus sportif ? Tout simplement parce que le Pack Performance, qui comprend un différentiel à glissement limité Quaife et un dispositif de Launch control, est inclus alors que sur la finition la plus haute il est en option… Par chance, j’ai entre les mains la version Plus, c’est-à-dire la version suréquipée avec, je vous rassure le merveilleux Pack Performance dont je vous reparlerai plus tard. Il est temps de prendre les clefs et de partir à l’assaut de la jungle urbaine.

Citadine classique

En mode normal, la ST se révèle assez conciliante avec la ville, les sièges baquets Recaro en cuir chauffant réglables en hauteur et au niveau des lombaires sont suffisamment confortables pour remédier à la fermeté des suspensions, même si elles ne se révèlent pas cassantes sauf en mode sport. Le Start & Stop est aussi votre allié sur les trajets quotidiens ainsi que le rayon de braquage de 11m et les radars de recul. La vitalité du moteur permettra de vous extirper de toutes les situations et chaque passage au feu vert vous transformera en pilote au départ des 24 Heures du Mans. D’ailleurs, en parlant de motorisation, il est rare de voir une nouvelle génération sans avoir d’évolution en matière de performance. Que ce soit la Fiesta ST 200 MK7 et cette 8e génération, toutes deux arborent 200 ch et 290 Nm de couple. Autre originalité, la seule chose qui diffère, et ce n’est pas des moindres, c’est la disparition d’un cylindre. Exit le 4 cylindres 1,6 litres Ecoboost et bienvenu à un inédit 3 cylindres 1,5 litres Ecoboost. 

Je vous vois déjà rire, un 3 pattes dans une voiture de sport bonjour la fiabilité. Eh bien, il faut faire confiance aux ingénieurs de chez Ford Performance qui ont adopté le moteur le plus récompensé de sa catégorie et qui présente le caractère d’un moteur plus « gros ».

L’artillerie moderne

Ces 3 cylindres ont même été jugés de trop pour les ingénieurs qui ont intégré un dispositif de désactivation des cylindres. À vitesse stabilisée vous roulez avec 2 cylindres, comme une bonne vieille 2CV. Pour avoir emprunté une partie du périphérique toulousain avec, on ne ressent rien, bien évidemment, si ce n’est des bruits de roulement très présents qui pourraient s’avérer agaçant sur un long trajet autoroutier. Raison de plus pour emprunter les routes départementales où les pneus Michelin Pilot Sport 4 sont impressionnants d’efficacité. Si malgré tout, le trajet sur autoroute est inévitable vous vous consolerez avec l’excellente sono Bang & Olufsen accouplée au tout aussi excellent système Ford Sync 3 à la très bonne réactivité et à l’ergonomie plutôt bien pensée. Et comme toute bonne voiture moderne qui se respecte elle a tout l’arsenal technologique, dont je ne suis pas client, écran tactile 8 », régulateur de vitesse, aide au maintien dans la voie, alerte de franchissement involontaire de ligne et j’en passe et des meilleurs.

Le cygne au bord du lac

L’heure du déjeuner approche et il est temps pour moi d’aller chercher mon collègue afin de vous réaliser quelques photos. Direction le lac de Flourens pour un shooting photo qui permet de contempler sous tous les angles le design de cette Fiesta ST.

Arborant une peinture exclusive Gris Fox en option comme le fameux Bleu Performance (deux couleurs exclusives à la ST), la Fiesta se révèle sportive et chic à la fois. Malheureusement, avec la mode des packs sportifs qui pullulent chez tous les constructeurs, les vraies versions sportives se différencient moins bien. En l’occurrence, la version ST est très proche du pack ST-line mais étant passionnés nous avons des yeux avertis et le moindre détail différent ne nous échappe pas.

En écartant les badges ST, les différences se voient au niveau du bouclier avant où la zone des anti-brouillards est en noire, rappelant la Focus RS, et au niveau du diffuseur arrière qui diffère en adoptant une double sortie d’échappement chromée. Autre exclusivité les jantes 18 » 5×2 branches de série sur la ST Plus et en option sur la ST Pack qui sont livrées avec les étriers de frein rouge. La voiture est élancée et même à l’arrêt elle semble être en mouvement avec la ligne et le vitrage latéral qui remontent. Être dehors permet aussi de contempler les magnifiques phares full LED (en option) qui finissent de compléter une face avant réussie.

En revanche, j’aurais aimé des feux un peu plus travaillé. C’est sur ce point que nous terminons notre tour d’horizon de l’extérieur que personnellement j’adore. C’est sportif mais subtilement, cela permet de rester discret dans la circulation. Ah oui j’allais oublier, c’est la dernière citadine à encore proposer une carrosserie 3 portes, donc amateurs de sportives 3 portes, foncez directement chez votre concessionnaire Ford.

Une lectrice hors-pair

Les meilleures alliées de la Fiesta ST finissent par apparaître : les routes sinueuses. La magie opère, la Fiesta a le don de transformer chaque virage en simple portion de route avalée avec une facilité déconcertante. Le châssis est bluffant et encaisse tout ce que vous lui demandait. Virage rapide, check ! Petite boucle serrée, check !

On remercie les ingénieurs de Ford Performance, qui on le rappelle ont travaillé sur la fabuleuse Ford GT, pour avoir réussi un aussi bon cocktail. La direction est chirurgicale, elle relie directement votre pensée à la route. La très faible démultiplication – vous arrivez en butée très rapidement, c’est étonnant au début – ainsi qu’un réglage aux petits oignions du train avant permettent d’inscrire la voiture à la perfection selon votre envie. Cette direction joue aussi le rôle de scanner et vous permet de lire la route comme dans un livre ouvert. D’ailleurs, il est recommandé d’être un bon conducteur, surtout sur les routes ondulées où la voiture a tendance à suivre la forme de la chaussée. Bon conducteur aussi, quand vous souhaitez faire passer la puissance au sol, sur les trois premiers rapports, on sent le différentiel qui essaye de faire passer le couple sur les pneus avant. Cela induit une remontée dans la direction assez conséquente. Qu’est-ce que je l’aime cette direction, elle rend la voiture engageante au même titre que l’excellente boîte de vitesses manuelle qui autorise des passages de vitesse rapides avec son débattement court, un verrouillage assez ferme et une course de pédale d’embrayage pas trop longue. Le conducteur fait corps avec sa machine et son 3 cylindres fougueux, qui se montre vivant sur une large plage allant de 1 400 à 5 000 tr/mn. Avant, le moteur est assez creux, après il commence à s’essouffler, jusqu’au rupteur à 6 500 tr/mn. Très peu de turbo lag, la voiture monte rapidement dans les tours et vous vous retrouverez la plupart du temps à jouer entre 2000 et 4000 tr/mn, plage de prédilection où le moteur donne tout. Avantage de ce moteur, sa consommation où je n’ai pas dépassé les 8L / 100km en ayant une conduite dynamique.

Maestro, musique !

Et comme une bonne note n’arrive jamais seule, l’échappement délivre une sonorité très sympa qui peut être modifiée avec le sélecteur de mode de conduite qui permet, et c’est une première pour une Fiesta, de choisir entre Normal / Sport / Circuit. Sur les deux derniers modes les valves de l’échappement s’ouvrent et vous offrent une sonorité rauque avec des retours à chaque passage de vitesse. Même en mode normal, l’échappement chante et chante même mieux que ses rivales en 4 cylindres… Pour atteindre un sans faute, j’aurais aimé avoir des retours au rétrogradage !

Une danseuse étoile

C’est le moment, pour le Pack Performance d’entrer en scène. C’est le pack indispensable sur cette voiture qui permet de sublimer son comportement. Le différentiel mécanique permet de réaccélérer très tôt dans le virage pour ressortir encore plus vite. Ce différentiel analyse en permanence les conditions d’adhérence de la voiture et répartit le couple au besoin entre chaque roue avant, ce qui permet de gommer l’effet de sous virage. Eh Dieu sait que ça marche, j’ai eu l’impression de défier les lois de la physique tant la voiture passait très rapidement dans des virages très serrés. Vous pouvez jeter la voiture dans le virage, la voiture ne bronchera pas.

Le train arrière a une double personnalité et assure tantôt de la stabilité à la voiture avec une très bonne maîtrise du roulis et joue tantôt le rôle de danseur en devenant mobile permettant à l’auto d’encaisser encore plus rapidement une succession de virages. Merci aux ressorts à guidage de force vectorielle qui s’ajustent afin d’optimiser la précision de la liaison au sol. Il faut, aussi, ovationner les excellents pneus Michelin Pilot Sport 4 qui contribuent à ce comportement en apportant un grip phénoménal. Je vous l’avais dit au début de l’essai, privilégiez les petites routes pour vos déplacements plutôt que les grands axes ! Si l’effet de sous virage est quasiment inexistant sur revêtement lisse, il peut réapparaître sur route dégradée où la suspension se montre ferme et conduit à faire sautiller la voiture quand la route est vraiment mal entretenue. En mode normal, je n’ai pas ressenti ce phénomène.

Si par malheur vous êtes un peu trop optimiste, il vous suffit d’appuyer sur la pédale du milieu pour récupérer votre trajectoire. Les freins ont une très bonne efficacité avec un très bon feeling à la pédale. On sent tout de suite le mordant et on est loin d’arriver aux limites de la capacité du système sur la route.

Elle a tout pour plaire

Tout paraît facile avec cette voiture tant elle avale les petites routes avec une main de maître. Et cette facilité est accentuée grâce à une position de conduite très bonne avec des sièges Racaro au très bon maintien et à l’assise moelleuse autorisant des trajets confortables. L’interaction entre l’homme et la machine se passe très bien avec un volant gainé de cuir à la jante épaisse qui permet une très bonne prise en main, des compteurs assez simples mais très lisibles avec (au choix) un rappel analogique de la vitesse en son centre.

L’ambiance sportive se retrouve avec des seuils de porte spécifiques, un pédalier en alu, les inserts en carbone et les surpiqûres. L’ensemble est assez bien fini même si le design manque d’originalité mais s’améliore nettement par rapport aux anciens intérieurs Ford. Mais ce n’est pas ce qui est important dans ce modèle, je cherchais un vrai comportement sportif et je l’ai trouvé.

0
0 à 100 km/h (s)
0
Puissance (ch)
0
Couple (Nm)
0
Poids en marche (Kg)

3 cylindres turbo 1.5 L

BVM 6

Traction

À l’heure où les normes d’émission de C02 tuent les citadines sportives, Ford fait de la résistance avec une voiture qui coche toutes les cases d’une voiture plaisir : sonorité, comportement, engagement. C’est vraiment une voiture qui est faite pour ceux qui aiment conduire et son tempérament rappelle celui des GTI historiques. Ajouté à cela un prix d’attaque à 23 700€ qui en fait la meilleure citadine en rapport prix / qualité / plaisir. Bravo Ford Performance et encore merci a la concession Ford Toulouse Montaudran pour le prêt de cette petite bombinette !

Remerciements

Merci infiniment à Ford Auto Services pour le prêt et leur confiance.

N’hésitez pas à faire un tour sur leur site et leurs réseaux :

Tenue de route

Direction

Sonorité 

Engagement

Design 

Boîte de vitesses

Confort

Bruits de roulement 

100%
Degré de plaisir de conduite

Bielle & Piston,

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