Le petit Chapron et les Citroën SM

Super Maserati, ce nom sonne comme la dernière voiture française de luxe accès grand tourisme. Si comme on le sait, la Citroën SM est née grâce à l’acquisition de 60% des actions de Maserati par Citroën en 1967, on sait aussi qu’elle est morte en partie à cause du premier choc pétrolier et de son entretien complexe.

Il faut savoir que la SM, bien que ne ressemblant pas à la DS, représente en quelque sorte la version coupée de cette dernière. D’ailleurs, au début du développement c’était une DS coupée qui était envisagée avant de s’orienter vers le grand tourisme. Elle ne ressemble pas à la DS certes, mais elle s’inscrit dans la lignée avec un design ultra futuriste, détonant pour l’époque et même encore aujourd’hui. Le tout est assaisonné de technologies avant-gardistes apparues avec la DS comme les phares directionnels, le circuit hydraulique sous pression ou même inédites, avec le pare brise collé et la direction réglable en profondeur et hauteur.

Avec une telle parure il lui fallait un cœur noble et c’est ici que Maserati va intervenir en mettant à disposition un inédit moteur V6 de 2,8L développant 170ch (en version carbu), dérivé du V8 de la Maserati Indy, et conçu par l’ingénieur Giulio Alfieri. Un rendement dérisoire pour aujourd’hui mais qui permettait à la SM de flotter à 220 km/h grâce à sa ligne profilée.


Ce fleuron d’ingénierie française qui pourrait être assimilé au Concorde de la route est venu rencontrer un autre type de savoir faire français : les carrossiers.

 

Effectivement, les carrossiers ont eu une place importante dans l’industrie automobile française de l’entre deux guerres. A cette époque, lorsque vous vouliez acheter une voiture de luxe, vous achetiez seulement un châssis avec moteur chez le constructeur et ensuite vous deviez envoyer le tout chez un carrossier pour réaliser la carrosserie. Toutes les marques de luxe sont passées par ce procédé que ce soit Delage, Delahaye ou encore Bugatti.


Après la Seconde Guerre mondiale, les marques de luxe étaient à l’agonie ce qui impacta directement les carrossiers. Le cas du célèbre carrossier Chapron, créé en 1919, nous intéresse plus amplement puisque, pour tenter de survivre, Chapron créera, notamment, un partenariat avec Citroën pour réaliser des DS cabriolets et coupées. Le savoir faire de Chapron se ressentira dans ses créations, en réussissant d’une main de maître à subjuguer les lignes de la DS, pourtant déjà réussies.

C’est dans ce contexte que Chapron décida de réitérer ce concept avec la SM. Les versions les plus connues sont les 2 exemplaires présidentiels (+1 créé en 2005 pour un collectionneur) qui ont été au service de l’Élysée pendant 35 ans. Cette version est un dérivé d’une autre création du carrossier qui est la SM Opéra, une version berline de la SM construite à seulement 7 exemplaires.

Cependant, il reste une dernière version, un peu plus méconnue, et qui à mon sens est la plus pure. Comme pour la DS, Chapron déclina la SM en version cabriolet, baptisée Mylord.

Malheureusement, nos yeux ont très peu de chance d’en profiter puisque, officiellement, seulement 5 exemplaires aurait été construit dont un serait parti en fumée lors d’un incendie. Cet échec est dû, en plus des causes inhérentes à la SM classique, à son coût exorbitant qui la plaçait au niveau d’une Ferrari Daytona.

Un exemplaire a refait surface en 2014 lors d’une vente aux enchères de la maison Artcurial. Le magnifique exemplaire est parti pour un peu plus d’un demi million d’euros….

C’est sur ce chiffre rêveur que je vous laisse contempler les lignes de l’une des dernières grandes reines de l’automobile française ….

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